Après la publication des grandes lignes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020 par le gouvernement, le LEEM laisse éclater ses craintes quant à l'accès aux traitements des patients français face à une « régulation incohérente » risquant d'aggraver la dépendance sanitaire en approvisionnement de médicaments.
Même si les économies annoncées dans le PLFSS 2020 ne sont pas une surprise, en parfaite cohérence avec les PLFSS précédents, les entreprises pharmaceutiques s'opposent à « plus d'une décennie » de politique de régulation axée principalement sur le médicament. Alors que ce poste « ne représente plus que 12 % des dépenses de santé contre 15 % il y a 10 ans », il va encore une fois « supporter près de 50 % des économies de la branche maladie » par le biais de baisses de prix, d'augmentation des remises, de maîtrise médicalisée et de déremboursements. La semaine passée, le LEEM demandait un moratoire sur les baisses de prix des médicaments dans le PLFSS 2020. En cinq ans, celles-ci ont atteint « le montant record de 5 milliards d'euros » et participé à placer la France en situation de dépendance sanitaire en termes d'approvisionnement du médicament. Une requête qui semble ne pas avoir été entendue.
Pour le LEEM, ce nouveau PLFSS est « en totale contradiction avec les objectifs du 8e Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) ». Comme c'était le cas pour le PLFSS 2019 (voir article « abonnés »). Les risques ? Un accroissement du « décrochage compétitif » de la France et de la menace sur l'accès aux traitements des patients français. Pour preuve, le LEEM énumère : indisponibilité d'une part grandissante de médicaments autorisés ailleurs en Europe, délais d'accès au marché quatre fois plus longs qu'en Allemagne, baisse de la participation de patients français aux essais cliniques, multiplication des appels d’offres hospitaliers infructueux et des ruptures de stock… Sur ce point, le LEEM revient sur le durcissement des sanctions à l'encontre des entreprises du médicament en cas de pénurie et souligne que les nouvelles baisses de prix vont « créer les conditions de ces ruptures en encourageant le phénomène d'exportations parallèles et en dissuadant certains opérateurs industriels de venir approvisionner le marché français ».
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