Alors que la photographe Nan Goldin part en guerre contre le groupe Purdue Pharma, propriétaire de l'antalgique Oxycontin dont elle a été dépendante, la ville de New York a déposé plainte mardi devant la Cour suprême de l'État de New York contre Purdue Pharma, Teva, Cephalon et Johnson & Johnson (ainsi que sa filiale Janssen).
New York leur réclame « un demi-milliard de dollars » de dommages pour aider à financer la lutte « contre cette épidémie née de la surprescription de puissants antidouleurs ». New York s'ajoute ainsi à plusieurs centaines de juridictions américaines (États, villes, comtés) qui estiment qu'il est désormais temps que « ces sociétés soient tenues pour responsables » et « qu'elles aident à sauver des vies », a déclaré Bill de Blasio, le maire de New York. Il précise que le taux de mortalité par overdoses à New York a doublé entre 2010 et 2016, que plus de 1 000 New Yorkais en sont morts en 2017 et que les overdoses font désormais plus de victimes que les accidents de voiture et les homicides réunis. Les États-Unis ont enregistré 63 600 morts par overdoses en 2016, selon les dernières statistiques des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Le taux de mortalité par overdoses a d'ailleurs contribué à faire baisser l'espérance de vie américaine en 2015 et 2016, et poussé le président américain à déclarer urgence de santé publique nationale la lutte contre l'addiction aux opiacés.
De son côté, la photographe Nan Goldin, 64 ans, a lancé une pétition qui dénonce le rôle du groupe Purdue Pharma et de la famille Sackler qui le contrôle dans la crise des opiacés. Après avoir failli mourir d'une dépendance à l'oxycodone, qui lui avait été prescrite en 2014 pour une tendinite, et dont elle s'est sortie il y a environ un an, l'artiste a formé le groupe PAIN (Prescription Addiction Intervention Now) et lancé le hashtag #ShameonSackler pour inciter la famille Sackler à financer des programmes de traitement et de prévention, pour limiter la prescription d'opiacés et pour faire connaître leurs dangers. Dans une lettre ouverte, Purdue Pharma indique avoir déjà pris et continuer à prendre « des mesures significatives pour réduire l'abus d'opiacés ». Il explique soutenir les initiatives pour éduquer les médecins et travailler au développement d'antidouleurs non opiacés. Outre les fabricants et les distributeurs, les médecins qui prescrivent illégalement des opiacés sont aussi dans le collimateur de la justice et les inculpations sont de plus en plus fréquentes.
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