Le gouvernement vient de s’engager à réduire par trois le délai d’accès aux nouveaux médicaments, à élargir le champ des ATU et à accélérer les procédures d’autorisations des essais cliniques. Autant de mesures destinées à remettre le médicament au centre de la politique industrielle française. Et au service du patient.
C’est un Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) prometteur pour les industriels du médicament qui s’est tenu aujourd’hui à Matignon en présence d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Le LEEM (Les entreprises du médicament) le qualifie même de tournant tant il diffère des sept autres précédents par son contenu et sa méthode.
Les dirigeants de groupes pharmaceutiques qui ont été reçus hier à l’Élysée par Emmanuel Macron ont-ils su se faire entendre ? Toujours est-il que depuis sa création en 2004, le CSIS n’avait jamais débouché sur autant de mesures opérationnelles. Ainsi, le gouvernement s’est engagé à réduire les délais d’accès aux nouveaux médicaments. Actuellement, il peut s’écouler en moyenne 530 jours entre l’AMM d'un médicament et la publication de son prix au « Journal officiel », véritable feu vert pour l’accès des patients à ce produit. Soit près d’un an et demi, alors que le processus identique nécessite à peine plus de trois mois en Allemagne et en Grande-Bretagne (106 et 111 jours respectivement). Le gouvernement français s’est engagé à respecter désormais le délai de 180 jours fixé par la directive européenne.
Deuxième avancée notoire dans l’accès au médicament : les ATU (autorisations temporaires d’utilisation) ne seront plus uniquement réservées aux premières indications thérapeutiques mais également aux extensions d’indications. Un pas significatif en faveur d’une adaptation aux développements cliniques, notamment en oncologie.
Enfin, le gouvernement s’est engagé à ouvrir un chantier de réforme de l’évaluation des médicaments afin de rendre plus efficaces et plus lisibles les critères d’accès au remboursement. Le volet recherche et production n’a pas été oublié puisque le CSIS a décidé d'une accélération des procédures d’autorisations des essais cliniques, de la création d’un Health Data Hub pour optimiser l’utilisation des données de santé et enfin, du développement d’une filière d’excellence dans le domaine des biotechnologies et de médicaments de thérapie innovante.
« C’est une feuille de route durable en termes de politique industrielle pour refaire de la France, dans les années qui viennent, une terre d’innovation et d’excellence en santé », se félicite Patrick Errard, président du LEEM, tout en ajoutant que les industries du médicament « resteront attentives aux côtés de l’État au déploiement le plus rapide et le plus efficace possible des mesures actées dans ce CSIS ».
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