L’UFC-Que Choisir a testé en laboratoire 17 produits de protection solaire d’indices élevés (SPF 50 et 50 +) destinés aux enfants.
Selon les résultats, la totalité d’entre eux protège correctement des UVB (responsables des coups de soleil). En revanche cinq n’offrent pas - et de loin - la protection minimale contre les UVA (cancérogènes) requise par les experts français et les autorités européennes. Ces cinq produits sont : le lait solaire spécial enfant 50 + de Clarins, Photoderm kid 50 + de Bioderma, lait solaire kids 50 + « bio » de Biosolis, crème solaire enfant 50 + « bio » d’Alga Maris et spray hydratant kids « bio » 50 de Lovéa. « Ces résultats sont d’autant plus inadmissibles que tous ces produits sont porteurs d’indices élevés ainsi que des mentions « Haute protection » ou « Très haute protection » et affichent sur leur emballage le logo « UVA », laissant croire à tort aux consommateurs que les produits sont pleinement protecteurs », indique l'association. Pour ces raisons, l’UFC-Que Choisir dépose plainte auprès du tribunal de Paris contre les cinq fabricants, pour pratique commerciale trompeuse et tromperie. « Dans l’attente de la mise en œuvre de l’action publique, l’association presse les laboratoires concernés de retirer sans délai leurs produits des rayons et de procéder à un rappel. À défaut, elle saisira la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) », poursuit l’association.
In vivo ou in vitro
Les laboratoires affectés n’ont pas tardé à s’insurger contre ces accusations. Bioderma, dans un communiqué, rappelle que son produit Photoderm Kid + a obtenu une filtration UVB SPF 50 + et UVA 39, ce qui est conforme à la réglementation européenne. En effet, selon cette dernière, le rapport UVB/UVA doit être de 3. Autrement dit, pour un SPF de 30, la protection UVA doit être au minimum de 10. Le fabricant de la marque de produits solaires Lovéa, Biocos, dénonce des « propos diffamatoires » et annonce qu'il va poursuivre le magazine en justice. « Notre produit est tout à fait conforme à la réglementation européenne. Tous les tests sont réalisés par un laboratoire indépendant garantissant des résultats objectifs et conformes à la réglementation », affirme la société. Cédric Mourlon, P-DG de Biosolis, indique qu'ils font des analyses deux à trois fois par an sur leurs produits. « C’est complètement aberrant », a-t-il ajouté à propos des accusations du magazine, précisant qu’il envisageait de réclamer des dommages et intérêts pour le préjudice subi.
Au final, le nœud du problème réside sans doute dans une différence entre les tests de contrôle réalisés par l’UFC-Que Choisir et les laboratoires, pour vérifier le niveau de protection contre les UVA. Car selon la législation, ces tests peuvent être effectués in vivo ou in vitro. Toutefois, les méthodes in vivo sont les méthodes actuelles de détermination des facteurs de protection solaires dans la pratique. D’un côté, l’UFC-Que Choisir a eu recours à la méthode in vitro (décrite dans l’ISO 24443 in vitro), alors que les laboratoires ont utilisé la méthode in vivo (ISO 24442 in vivo). Pour Éric Jourdan, directeur des affaires scientifiques et de recherche chez Bioderma, « la méthode in vitro reproduit artificiellement les conditions de rayonnement solaire et leur impact, ce qui n’est que partiellement adapté pour ce type de produit. C’est pour cette raison que les seuls tests reconnus pour leur totale véracité sont les tests in vivo, réalisés sur un panel de volontaires en conditions réelles. Ces tests in vivo, bien que plus contraignants, imposent une parfaite fiabilité des produits testés ». Cosmed, l’association des PME de la filière cosmétique, partage la même analyse sur la méthode in vitro : « pour des raisons techniques parfaitement identifiées, cette norme est connue par tout expert sérieux comme ne devant pas être utilisée pour les produits de hauts indices 50 ou 50 +, ou comportant des écrans minéraux. La norme utilisable dans ces cas est la norme ISO 24442 in vivo. Les industriels ont utilisé la bonne méthode », avance Cosmed.
Mais ces différentes remarques n’ont pas ébranlé l’UFC-Que Choisir, qui maintient ses accusations. Pour tirer le fin mot de l’histoire, les industriels attaqués ont décidé de demander le contrôle officiel de leurs produits par l’ANSM et la DGCCRF.
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