Le développement durable est tendance et les marques désireuses de se doter d’une image vertueuse font des efforts pour montrer qu’elles œuvrent utilement pour la planète et ses habitants. Hélas, la très grande majorité d’entre elles se contentent d’initiatives à la périphérie des vrais enjeux écologiques et sociétaux. Pour sa part, l’Oréal a décidé de s’investir dès les années 1990, notamment avec la création en France d’un laboratoire de recherche environnementale, puis en 2013 en lançant le programme Sharing Beauty With All qui vise à repenser en profondeur ses produits, du « sourcing » des ingrédients jusqu’à la distribution (camions moins polluants, PLV éco-conçus…), en passant par le processus de production.
Changement climatique, pollution, raréfaction de l’eau, déforestation… les conséquences de ces désastres écologiques seront en effet catastrophiques. Y compris pour L’Oréal : la production de matières premières d’origine végétale en Inde, au Maroc ou aux Philippines, par exemple, dépend des conditions environnementales. Par ailleurs, les consommateurs(trices) sont de plus en plus sensibles à l’impact des produits sur l’environnement et ce critère entre aujourd’hui en ligne de compte dans les achats. L’engagement de la firme française est donc aussi stratégique. Quoi qu’il en soit, les résultats sont déjà là. L’exemplaire nouveau siège de l’Oréal France, à Levallois, a ainsi obtenu la certification HQE (Haute qualité environnementale) qui traduit un équilibre entre respect de l’environnement (énergie, carbone, eau, déchets, biodiversité…), qualité de vie et performance économique.
Par ailleurs, les chiffres sont parlants : 82 % des produits du groupe lancés en 2016 présentent un profil environnemental ou social amélioré, l’objectif 2020 étant 100 % des produits de toutes ses marques. Les émissions de C02, la consommation en eau et la génération de déchets ont déjà été réduites de respectivement 52, 55 et 54 % depuis 2005 dans 10 usines et 8 centrales françaises. À Rambouillet, une usine est déjà carbone neutre. Par ailleurs, 83 % des fournisseurs stratégiques ont été sélectionnés sur la base de leurs performances environnementales et sociétales et en 2020, 100 % d’entre eux participeront au programme de développement durable de L’Oréal. À noter : la firme est l’une des deux seules entreprises à avoir obtenu la note 3A du CDP (anciennement Carbone Disclosure Project), organisme international à but non lucratif qui mesure l’impact environnemental des entreprises et des villes. Et les bonus des patrons des marques du groupe sont indexés sur le développement durable !
Un engagement également sociétal
Deux exemples de « sourcing » durable, autrement dit de contributions directes au développement local et d’améliorations des conditions de vie des communautés de producteurs, en particulier des femmes, souvent marginalisées en milieu rural :
- La Drôme provençale où 35 espèces de plantes aromatiques, certifiées bios, sont cultivées sur 350 hectares par des agriculteurs regroupés en coopérative. La marque Sanoflore, pionnière de la cosmétique bio en France, permet ainsi de soutenir et de pérenniser l’activité des agriculteurs locaux.
- Le Burkina Faso où, depuis 2014, des contrats d’achat de beurre de karité - ingrédient majeur de très nombreux cosmétiques - garantissent à 35 000 femmes des revenus réguliers à prix juste. Et, au-delà, permettent de les accompagner dans la lutte contre la précarité énergétique et la déforestation, le karité leur servant, faute de moyens, de bois de chauffage. Objectif à l’horizon 2020 : favoriser l’accès à l’emploi et l’inclusion sociale de 100 000 personnes et en même temps lutter contre le réchauffement climatique.
Ingrédients biodégradables
« Pour parvenir à nos objectifs en 2020, nous travaillons avec de plus en plus de matières premières d’origine végétale qui constituent déjà 54 % de notre portefeuille. Dans le choix des ingrédients, nous prenons en compte, outre leurs performances, leurs conditions de production et leur impact après usage du produit, explique Laurent Gilbert, directeur de l’Innovation durable de L’Oréal. Nous cherchons en particulier à améliorer la biodégradabilité de nos formules. Aujourd’hui, de nombreux produits ont une formule biodégradable à plus de 90 %. »
Autre objectif : réduire davantage l’empreinte environnementale des emballages. Notamment en réduisant le poids et le volume des packagings et en utilisant des matériaux issus de sources recyclées ou renouvelables et du carton ou du papier provenant de forêts gérées de façon responsable ou respectueuse de la biodiversité. Aujourd’hui, les flacons plastiques de nombreuses marques du groupe, en particulier de shampoings, sont composés de matières recyclées.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %