AU LENDEMAIN de l’émission « Les Infiltrés » qui pointait du doigt des pratiques peu louables en cours chez les visiteurs médicaux, la présentation du premier bilan d’activité du Comité de déontologie des entreprises du médicament (CODEEM) aurait pu prêter à sourire. Il n’en est rien. Hervé Gisserot, président du LEEM, a rappelé au contraire sa volonté de retrouver la confiance des Français dans le médicament, ce qui passera non seulement par un travail de pédagogie et d’explications, mais aussi un travail pour faire évoluer les pratiques des entreprises du médicament. Le premier chantier n’est autre que la visite médicale (VM), avec pour objectif de lever le « soupçon de conflit entre l’activité promotionnelle […] et la responsabilité d’information et de pharmacovigilance ». Hervé Gisserot a ainsi saisi le CODEEM le 6 février dernier d’une demande d’avis et de réflexion sur les modifications de la Charte de la VM proposées par le LEEM. Il a également « réactivé dès le 12 février le groupe de travail sur la visite médicale qui avait été constitué à l’époque des Assises du médicament […] pour proposer des pistes concrètes d’évolution […] afin de lancer avec la ministre de la Santé le chantier de la révision de cette Charte ». Le LEEM veut ainsi « redonner à nos collaborateurs de la visite médicale la fierté de leur exercice » et évoque « deux propositions audacieuses ».
Réseau sentinelle.
Ainsi le président du LEEM se dit favorable à la création d’un réseau sentinelle composé de professionnels de santé, qui serait chargé d’alerter le CODEEM de toute dérive ou manquement constatés dans l’activité de la visite médicale. Le LEEM suggère également que le dispositif de certification de la VM puisse « tenir compte du discours oral tenu aux médecins dans la vie réelle de la visite médicale et de sa concordance avec les règles relatives à l’information des professionnels de santé ». Le groupe de travail vient de débuter son travail sur le sujet, reste donc à savoir si ces propositions seront retenues et ce qui sortira finalement de la boîte à idées d’ici quelques semaines.
Le LEEM a lancé deux autres chantiers sur lesquels le CODEEM devra aussi plancher. Il s’agit d’abord des relations avec les associations de patients, en particulier la question des relations financières, mais aussi celle des relations dans le cadre des protocoles de recherche biomédicale. Le 3e chantier lancé par Hervé Gisserot concerne la transparence des liens financiers entre les industriels et les professionnels de santé et la transparence dans les pratiques de lobbying. L’ensemble des pistes de travail n’a qu’un but : « sortir de l’ère de la méfiance et du soupçon », mais le chemin est encore long.
Par ailleurs, le CODEEM poursuivra ses travaux engagés en 2012, à savoir : compléter les Dispositions déontologiques professionnelles, actualiser la charte signée en 2007 entre le LEEM et le Syndicat de la presse médicale, ainsi que mettre en place un dispositif de veille déontologique pour signaler les pratiques collectives qui seraient non conformes aux Dispositions déontologiques professionnelles. Yves Médina, président du CODEEM, a déjà relevé les manches : « Notre premier bilan illustre l’efficacité et l’utilité du dispositif mais aussi les défis qui restent à relever ».
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