AU-DELÀ des 26 propositions de l’Ordre des pharmaciens, d’autres acteurs de la chaîne du médicament planchent sur la refonte du système de sécurité des médicaments en France. À commencer par les titulaires d’officine dont les trois syndicats* sont présents dans les différents groupes de travail mis en place dans le cadre des Assises du médicament. L’un d’entre eux, l’USPO propose ainsi d’automatiser les déclarations de pharmacovigilance en les intégrant dans tous les logiciels métier et d’associer étroitement les pharmaciens aux plans de gestion des risques (PGR) des médicaments. Le LEEM (Les entreprises du médicament), a pour sa part mis sur la table 12 propositions pour « réformer en profondeur pour renforcer la sécurité des patients et favoriser l’accès à l’innovation ». Le syndicat de l’industrie pharmaceutique plaide notamment pour une évaluation continue du médicament. D’où, selon lui, la légitimité d’utiliser des outils de surveillance post AMM de type PGR, mais aussi de développer des études pharmacoépidémiologiques sur de larges populations et de créer des bases de données en médecine générale. En ce qui concerne les prescriptions hors AMM, le LEEM indique qu’il « recherchera des solutions partenariales avec l’État pour favoriser les études nécessaires à l’obtention de nouvelles autorisations de mise sur le marché ». Déjà à l’origine des deux-tiers des signalements de pharmacovigilance grâce à leurs réseaux de visiteurs médicaux, les entreprises du médicament estiment toutefois qu’il convient de renforcer la qualité et le volume des notifications, en développant notamment la notification par les patients. Afin de rétablir de la confiance dans le système, le syndicat se dit favorable à la déclaration systématique de tous les liens financiers avec les professionnels de santé, l’ensemble du monde associatif, les sociétés savantes, selon des modalités simples, auprès d’un interlocuteur référent unique. Au chapitre de la formation des professionnels, le LEEM, qui s’estime légitime à y participer, propose aux autorités sanitaires de définir conventionnellement le champ et les modalités des interventions autorisées. De son côté, le Gemme demande que les laboratoires de génériques puissent avoir accès aux données de pharmacovigilance concernant les spécialités pour lesquelles ils déposent un dossier d’AMM. « Cet accès pourrait être effectif dès le dépôt du dossier de demande d’AMM et permettrait ainsi aux équipes de pharmacovigilance des laboratoires commercialisant des médicaments génériques d’élargir leur base de connaissances de leur future molécule au-delà de la littérature publiée et de la connaissance d’experts », indique l’association qui regroupe les principaux fabricants de génériques en France. L’AFIPA (association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable), plaide, elle, pour le remplacement des termes « Service médical rendu insuffisant », à l’origine d’une confusion sur l’efficacité du médicament, par ceux de « Service médical non pris en charge par la Sécurité sociale ». Elle souhaite aussi que, compte tenu de la place importante que doit prendre l’automédication dans le futur, les professionnels de santé, mais aussi les patients (et ce dès le plus jeune âge), reçoivent une formation à l’automédication responsable.
Retrouvez l’ensemble de ces contributions sur le site du ministère de la Santé, www.sante.gouv.fr/assises-du-medicament.
Voir également en page 6 les propositions de la Mutualité française.
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