LE QUOTIDIEN. - Vous indiquez en préambule de votre rapport que les relations entre le LEEM et le CODEEM ont trouvé leur point d’équilibre. Cela veut-il dire que vous avez peiné à trouver votre place ?
YVES MÉDINA. - Il a fallu inventer nos méthodes de travail au fur et à mesure que nous avancions. Aujourd’hui, sur un sujet donné, le CODEEM établit une recommandation provisoire. Elle est soumise à l’avis des équipes du LEEM. Nous recueillons leurs observations et nous émettons une recommandation définitive que le LEEM ne peut qu’adopter ou rejeter. C’est un équilibre que je trouve intéressant, c’est l’indépendance dans l’interdépendance.
Lorsqu’un laboratoire est sanctionné par l’autorité de la concurrence ou la justice, le CODEEM peut-il s’autosaisir ?
Le cas peut se présenter, mais ça ne s’est pas encore produit. Un de nos adhérents a failli être exclu du LEEM en 2012 dans ce cadre, mais sans attendre, il s’est exclu lui-même en démissionnant.
Vous vous êtes penché sur les règles e déontologie à respecter dans l’information médicale transmise à la presse médicale spécialisée..
En 2007, des engagements avaient été signés entre le LEEM et le Syndicat national de la presse médicale (SNPM, qui est devenu le SPEPS). Sept ans après, nous nous sommes rendu compte que la mise en place d’un comité de suivi de ces accords n’avait toujours pas vu le jour. Nous avons donc fait adopter une recommandation prévoyant la mise en place d’un outil de suivi des règles déontologiques de l’information médicale spécialisée. Nous en profiterons pour compléter les dispositions adoptées en 2007 car les choses ont changé.
Vous parlez dans le rapport de vos insuccès.
J’ai un regret relatif au système de déontovigilance nationale sur le territoire. Il faut des outils de remontée et des lanceurs d’alerte qui soient à la fois encadrés et protégés. Ces lanceurs d’alerte peuvent être les partenaires sociaux ou les associations de patients. Or, ce dispositif n’existe pas pour le moment. Ca suppose un outil qui n’est pas encore construit.
Sur quoi allez-vous travailler en 2014 ?
Sur le lobbying, le CODEEM est mandaté par le LEEM pour faire des propositions. Il faut que ce secteur se dote de règles de comportement pour que le lobbying, qui est indispensable, soit incontestable, ce qui n’est pas toujours le cas.
Quant aux associations de patients, qui par définition, travaillent avec les laboratoires, il nous semble nécessaire d’étudier là où il y a des tensions sur un plan déontologique. Quand on demande aux associations où se situe le problème, elles nous répondent que les liens financiers, du fait de la rareté des ressources, soulèvent des questions qu’il faut étudier. Les laboratoires nous disent qu’ils sont un peu préoccupés par les demandes pressantes des associations pour être prises en charge dans les congrès. Il faut mettre à jour ces difficultés pour clarifier le travail fait en commun et le rendre meilleur. Nous sommes obligés de passer par cette phase critique pour faire ensuite des propositions constructives.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %