APRÈS le scandale du Mediator, les Laboratoires Servier ont désormais à faire face à d’autres attaques visant son médicament anti-ostéoporose Protélos (ranélate de strontium). Dans son édition du 7 septembre, le quotidien « Libération » accusait en effet la pharmacovigilance du laboratoire d’avoir falsifié des documents ou omis de signaler des effets secondaires liés au médicament commercialisé depuis 2004. Citant largement le rapport d’inspection réalisé par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) à la demande de l’Agence européenne du médicament (EMA), le quotidien évoquait notamment des « effets non déclarés » ou dont la « gravité est minimisée » qui n’auraient pas été du goût de l’EMA. L’instance européenne aurait d’ailleurs diligenté une nouvelle enquête en 2011 pour vérifier que les mesures correctrices ont bien été portées au système de pharmacovigilance du laboratoire.
Chez Servier, où l’on dément fermement les accusations du quotidien, on précise que, « en juillet 2011, lors de la nouvelle inspection menée par l’AFSSAPS et l’EMA, les améliorations apportées (...) ont été déclarées satisfaisantes ». Mais surtout, le laboratoire insiste sur le fait que « (...) aucun élément nouveau concernant la sécurité de Protélos n’a été mis en évidence lors de ces inspections ». Selon Servier, « les allégations de "Libération" sur Protélos s’inscrivent dans le contexte d’un processus de dénigrement systématique dont l’objet est très clairement d’influencer les échéances judiciaires prochaines ».
Nous ne trancherons pas sur ce débat mais, ce qui est sûr, c’est que ces nouvelles accusations lancées à la veille de la probable mise en examen de Servier, arrivent au plus mauvais moment pour le laboratoire français.
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