L’ACQUISITION d’un produit de la sphère bucco-dentaire, sur le circuit pharmaceutique, a généralement une motivation santé assez marquée. Il en va de même pour les bains de bouche dont l’achat répond souvent à un problème spécifique, traitement des aphtes, gencives sensibles, ou encore petits saignements. Un positionnement médical prononcé qui explique que la majeure partie du marché (hors remboursable) – près de 75 % en valeur – soit constituée de produits avec AMM. Les plus notoires, Hextril (McNeil Santé grand public) et Eludril (Pierre Fabre Santé) – désormais secondé de son autogénérique Soludril Gé -, sont en effet des traitements d’appoint visant les affections de la bouche. Le reste de l’offre est constitué de bains de bouche à usage quotidien dont l’objectif premier est la prévention des problèmes buccaux – caries, lutte contre la plaque et les bactéries, haleine fraîche - plus que le traitement. Moins fortement connoté en terme de santé que son homologue du champ OTC, le segment du marché dit « cosmétique » connaît pourtant une progression à deux chiffres et ce depuis quelques années. À juillet 2010, il gagnait encore 16 % en valeur par rapport à l’été 2009. Ce qui n’étonne pas Élodée Péribère, chef de marque Parodontax chez GSK Santé grand public : « Ces produits sont recherchés pour leur effet traitant en plus de l’intérêt qu’ils présentent pour l’hygiène buccale. Les campagnes de communication sur les bienfaits des bains de bouche, combinées au discours des dentistes, qui les conseillent de plus en plus en complément du brossage, ont fini par gagner la conscience du public. »
Marque de prescription des chirurgiens dentistes, Parodontax a ainsi accueilli un bain de bouche, il y a deux ans. Lancé en complément des dentifrices existant, celui-ci vient former un « système » de protection des gencives contre les bactéries et la plaque dentaire. Une association d’outils thérapeutiques qui répond aux habitudes de prescription des professionnels de santé.
Combinaison dentifrice/bain de bouche.
D’autres fabricants ont misé sur la combinaison dentifrice/bain de bouche : le nouveau bain de bouche Sensibilité Gencives à la chlorhéxidine vient ainsi compléter l’action de dentifrice du même nom dans la gamme Parogencyl et seconder celle du Soluté Gingival. Également chez Procter&Gamble, la formule bi-fluorée du bain de bouche Fluocaril favorise la reminéralisation de l’émail et l’haleine fraîche. Notoire par son ancienneté autant que sa formule, l’Eau de bouche Botot (Rogé Cavaillès) entend aussi garantir une hygiène buccale parfaite et une haleine fraîche. Elle se présente comme un excellent complément de la pâte dentifrice du même nom. Sous la marque Gum (Sunstar France), enfin, on trouve pas moins de quatre bains de bouche, tous associés à un dentifrice, et qui se destinent au soin de gencives (Gum Gingidex), à la blancheur (Gum Original White), à la sensibilité dentaire (Gum SensiVital) et à la prévention des caries (Gum Caries Protect).
Multiplier les segments.
McNeil Santé grand public confirme l’incidence qu’ont les opérations de communication et le conseil des dentistes sur le recours aux bains de bouche. Des démarches parallèles qui auraient permis d’augmenter récemment le nombre de Français utilisateurs, passant de 10 % à 15 % de foyers consommateurs. Un public à l’intention duquel le laboratoire a développé une gamme de bains de bouche d’usage quotidien articulée autour de quatre besoins : prévenir la formation des caries (Listerine Protection dents et gencives), lutter contre la formation du tartre et maintenir la blancheur naturelle des dents (Listerine Stay White), améliorer la fraîcheur de l’haleine (Listerine Coolmint), combattre les bactéries (Listerine Original). « Notre objectif est de développer la prévention bucco-dentaire en instaurant un nouveau geste d’hygiène à l’issue du brossage, déclare Delphine Jacq, responsable marketing chez McNeil Santé grand public. Pour ce faire, nous proposons au public un choix conséquent en terme de bénéfice puisque chacun a ses propres problématiques et ses propres besoins. L’idée que l’on peut encore améliorer son hygiène bucco-dentaire et prévenir les affections de la bouche commence à faire son chemin et gagne peu à peu la conscience des Français. » Un heureux constat, si l’on en croit les chiffres qui circulent sur les attitudes qui caractérisent la population en matière de soin dentaire : 69 % des adultes laissent de la plaque visible après s’être lavés les dents deux fois dans la journée (source McNeil), brossage qui dure en moyenne une minute et cinq secondes* contre les deux à trois minutes recommandées.
Prévenir l’érosion dentaire.
Autre danger pour la dentition, l’érosion, pointée du doigt par les Laboratoires Gaba, vient allonger la liste déjà longue des menaces bucco-dentaires. Causée par des acides d’origine non bactérienne, cette dégradation progressive touche l’émail et peut le dissoudre de manière imperceptible mais irréversible. L’affection toucherait déjà une personne sur trois, y compris des sujets à l’hygiène bucco-dentaire irréprochable. Les facteurs de risque ? Des substances ingérées comme les aliments et boissons acides, certains médicaments (aspirine, vitamine C) et compléments alimentaires vitaminés mais aussi certaines pathologies (maladie des glandes salivaires, pathologies entraînant des vomissements). Pour prévenir ce phénomène de dégradation, les laboratoires Gaba lancent la solution dentaire Elmex Protection Erosion : renforçant la résistance de l’émail, la formule vient élargir la gamme de bains de bouche Elmex déjà composée de deux références vouées à la lutte contre les caries (Elmex Protection Caries) et la sensibilité dentaire (Elmex Sensitive). La gamme Méridol, pour sa part, prend en charge les gencives (Méridol Protection Gencives) et l’haleine (Méridol Halitosis), tandis que la gamme PharmaSystem propose le bain de bouche Colgate Total Protection Gencives. Pierre Fabre Santé, pour sa part, a doté son bain de bouche fluoré Elgydium Protection émail d’une double vocation de protection contre les caries et la sensibilité dentaire, tandis que la solution gingivale Arthrodont cible l’irritation des gencives.
Tout autre positionnement pour le spray dentaire Buccotherm (laboratoire Odost) qui vise la sécheresse buccale responsable d’un cortège de troubles tels que les gingivites, l’intolérance au port d’une prothèse, la mauvaise haleine ou encore les candidoses récidivantes. Composé d’eau thermale de Castéra-Verduzan, ce bain de bouche d’un autre genre s’administre sous forme de jet ou de brume.
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