LES SOCIÉTÉS biomédicales de Mirandola, une ville de 22 000 habitants située à une trentaine de kilomètres de Modène, sont organisées dans un consortium « leader en Europe dans la fabrication du matériel médical en plastique jetable (seringues, flacons, etc..), d’appareils et d’instruments pour la dialyse, la chirurgie cardiaque, la transfusion et autres », selon leur site Internet. Les entreprises du secteur, dont des filiales de multinationales (B.Braun, Covidien, Fresenius, Gambro Dasco ou Sorin) « fabriquent aussi bien des produits finis que des composants. Mirandola est leader sur le marché européen des composants pour l’hémodialyse », selon la même source. Ce « district industriel » biomédical est né de l’idée de Mario Veronesi, un ancien pharmacien et représentant d’une société américaine, originaire de cette région, qui a commencé la fabrication dans son garage de produits jetables pour les hôpitaux, avant de créer, en 1964, la première société du secteur, Sterilplast, qui allait susciter des dizaines de vocations. En 2009, malgré la crise mondiale, le chiffre d’affaires de ce secteur industriel a atteint 950 millions d’euros, en hausse de 4,5 % sur un an, et 40 % des ventes sont réalisées à l’exportation.
La région avait été touchée, il y a quinze jours, par un séisme de magnitude 6 qui avait déjà provoqué d’importants dégâts. Selon le quotidien « La Republica », le séisme du 20 mai a causé des dégâts « structurels », c’est-à-dire aux hangars de fabrication et aux machines-outils, de l’ordre de 300 millions d’euros, tandis que celui du 29 mai a provoqué des dégâts touchant directement les installations de haute technologie, chiffrés à environ 600 millions d’euros. « La première urgence maintenant est de garantir aux 45 000 dialysés italiens les produits et appareils nécessaires pour leur survie quotidienne, a déclaré Stefano Rimondi, président de l’association locale Assobiomedica et actionnaire de la Bellco, une des sociétés biomédicales de Mirandola. Après le séisme du dimanche 20 mai nous pensions pouvoir reprendre progressivement la production dans un délai de deux mois. Maintenant la situation a empiré et je ne peux pas faire de prévisions. Les dernières secousses ont changé dramatiquement les perspectives », a-t-il ajouté, soulignant que la zone produit 60 % des produits et équipements nécessaires à la dialyse.
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