Les entreprises du G5 Santé sont résolument tournées vers la France. Preuve en est, les huit laboratoires* qui le composent, dont seulement 10 % du chiffre d’affaires mondial reposent sur le marché français, localisent en France 30 % de leurs emplois et 50 % de leurs efforts en recherche et développement. Leur contribution à la balance commerciale est de plus de 10,4 milliards d’euros. C’est le premier message que le G5 Santé a voulu faire passer mardi dernier, à l’occasion de ses 7e rencontres, avant de rappeler les ambitions exposées par le gouvernement lors du 8e CSIS, en juillet dernier, et de s’étonner des mesures du PLFSS 2019.
« Ce CSIS a été qualifié de prometteur car le Premier ministre a utilisé des termes forts pour reconnaître la place importante des industries de santé et pour reconquérir un positionnement mondial. De plus, c’est la première fois qu’est mis en place un comité de suivi afin de valider la mise en œuvre des préconisations du CSIS et leur efficacité », souligne Yves Lépine, président du G5 Santé et directeur général de Guerbet. D’où une certaine déconvenue lors de la présentation du PLFSS 2019, lorsqu’il a constaté que les produits de santé étaient toujours la variable d’ajustement des comptes sociaux.
Mesures incohérentes
« Derrière chaque nouvelle solution thérapeutique se cache généralement une simplification du parcours de soins : techniques moins invasives, baisse des jours d’hospitalisation et des complications postopératoires. Pourtant, seulement 210 millions d’euros sont attendus en 2019 grâce à la refonte du système de santé alors même que la Cour des comptes a estimé que les économies pouvaient être de 5 milliards d’euros », ajoute Yves Lépine. La déception est d’autant plus forte de voir que les produits de santé continuent de représenter 50 % des économies demandées, ce qui n’aide pas à stopper le glissement progressif de la France, passée de la 1re à la 5e place en production de médicaments et de la 1re à la 6e place en matière de recherche clinique en Europe en moins de 10 ans. Résultats : stagnation des exportations et baisse des investissements et du nombre d’emplois. « Cette politique du rabot est encore plus sévère pour 2019, avec plus de 2 milliards d’euros d’économies attendues sur les produits de santé. Chaque baisse de 1 euro induit une baisse équivalente à l’international, l’impact commercial est conséquent. Ces mesures sont incohérentes avec la prise de parole du Premier ministre lors du CSIS. »
Si le G5 Santé ne croit pas à une modification des économies annoncées sur le médicament, il espère être entendu concernant d’autres mesures comme les extensions d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) qu’il estime inapplicables telles que présentées, ou le montant des économies issues de la refonte du système de santé. « Il n’est pas trop tard pour inverser la tendance. La France a perdu son leadership en moins de 10 ans mais elle peut le retrouver d’ici la fin du quinquennat ! »
* bioMérieux, Guerbet, Ipsen, Théa, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %