« IL DOIT y avoir un avant et un après Mediator », a indiqué le ministre de la Santé lors du lancement des Assises du médicament, le 17 février. Xavier Bertrand souhaite une réforme en profondeur du système et prône la mise en place rapide de mesures « radicales ». L’objectif étant de « restaurer la confiance dans le système de sécurité sanitaire des produits de santé ». Pour mener à bien cette large refonte du dispositif, le ministre mise sur la concertation avec les professionnels de santé, dont les pharmaciens. L’Ordre et les trois syndicats d’officinaux sont ainsi représentés au sein de ces Assises. Mais qu’en pensent les titulaires ? Pour le savoir, la société Call Medi Call a mené l’enquête* pour le « Quotidien ». Résultat, plus d’un tiers des pharmaciens interrogés estiment que la réforme annoncée doit avant tout s’attacher à mettre un terme aux liens entre experts et industrie pharmaceutique. Pour plus d’un quart, les conditions d’attribution des autorisations de mise sur le marché (AMM) sont également à revoir, tout comme la pharmacovigilance post-AMM (près de 20 % des réponses). Autre point à améliorer aux yeux des pharmaciens, le bon usage du médicament (pour 16 %). Enfin, certains pensent que la réforme doit également se traduire par des mesures concernant la formation professionnelle et la visite médicale, mais aussi par une plus grande responsabilisation des médecins.
Refus de traitement.
Même s’ils considèrent que le système de sécurité sanitaire français est perfectible, les officinaux estiment cependant que les grands responsables dans la perte de confiance dans le médicament sont les médias. L’emballement médiatique qui a entouré l’affaire du Mediator les a marqués. Pour preuve, près de 9 pharmaciens sur 10 affirment avoir été interpellés au comptoir à ce sujet. Avec parfois des conséquences sur la délivrance de spécialités. Environ un tiers des titulaires interrogés par Call Medi Call (31,4 %) rapportent ainsi avoir été confrontés à des refus de traitement. Motif invoqué par les patients récalcitrants : la perte de confiance dans le médicament. Heureusement, quatre fois sur dix, le pharmacien a réussi à convaincre le malade de l’intérêt de poursuivre son traitement.
Mais les officinaux sont lucides et ne rendent pas les seuls médias responsables de ces affaires. Pour un quart d’entre eux, les turbulences qui touchent aujourd’hui le monde du médicament sont d’abord le fait des laboratoires pharmaceutiques eux-mêmes. Ils attribuent aussi une large part de responsabilité aux autorités sanitaires (environ 21 %) et, dans une moindre mesure, aux prescripteurs (8 %).
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