LE PROCHAIN Comité stratégique des industries de santé, institué en 2004 par Jean-Pierre Raffarin, se tiendra le 26 octobre. En préparation de la réunion tant attendue, le G5* développe les axes de travail prioritaires. Ce groupe de cinq industriels du médicament, dont la caractéristique est d’être solidement ancrés sur le territoire français, propose d’utiliser le Grand emprunt pour financer la recherche en sciences du vivant. La commission Juppé-Rocard, chargée de sélectionner les projets que financera ce Grand emprunt, doit rendre ses travaux début novembre. Nicolas Sarkozy a, dès le lancement de cette initiative, précisé que ces dépenses d’avenir concerneront notamment le soutien aux investissements d’industries stratégiques comme les nanotechnologies et les biotechnologies. Pour le G5, le Grand emprunt doit financer les instituts hospitalo-universitaires d’excellence préconisés par le rapport Marescaux et, ainsi, faire revenir dans l’Hexagone les chercheurs français exerçant à l’étranger. « Les sciences du vivant ne représentent que 25 % des dépenses en recherche publique en France, quand les États-Unis y consacrent 45 %. Il serait aussi souhaitable de développer un programme de recherche sur les technologies de bioproduction à haut rendement et faibles coûts de production, encore mal maîtrisées en France, de façon à pouvoir développer de nouvelles approches de thérapie cellulaire », précise Jean-Luc Bélingard, porte-parole du G5 et président du groupe Ipsen. Christian Béchon, président du LFB, ajoute : « La France affiche un retard global en termes de bioproduction, secteur de création des emplois de demain. » L’enjeu est tel que sanofi-aventis prévoit, dès le lancement de son site de biotechnologie Biolaunch, d’accueillir « d’autres entreprises, en fonction de leurs besoins de développement ou de production », indique Chris Viebacher, DG de sanofi-aventis.
Sanctionner le succès.
La 2e proposition serait de dégrever tout ou partie des onze taxes propres à l’industrie pharmaceutiques en échange d’investissements financièrement équivalents dans des projets industriels ou de recherche en France. « Ces taxes viennent sanctionner le succès et s’ajoutent aux autres taxes communes à tous les industriels », explique Jean-Pierre Garnier, directeur général des Laboratoires Pierre Fabre. Enfin, le G5 réclame une recherche publique forte et coordonnée prise en main par l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé**, ainsi que l’optimisation du circuit de financement des pôles de compétitivité.
Pour justifier ces propositions, le G5 rappelle que, en 2008, « sur une dépense pharmaceutique totale remboursée de 25,2 milliards, les médicaments du G5 ont représenté 5,6 milliards d’euros (22 %) », un coût pour la Sécurité sociale, mais « surtout une contribution à la santé publique ». Au plan économique, le G5 souligne les retombées en termes d’emploi, d’investissements, d’impôts et de cotisations sociales. « Nous sommes le pilier de l’innovation dans le secteur du médicament, avec un budget R&D mondial de 5,5 milliards d’euros, soit 11 % de la recherche pharmaceutique mondiale », ajoute le porte-parole du G5.
Réaffirmant sa capacité en recherche et production, une constante implication « dans les plans de santé publique du gouvernement » et plus encore en temps de crises sanitaires, le G5 se présente comme « une industrie stratégique » en attente de la traduction concrète de la volonté politique. Celle-ci s’est exprimée par la voix du président de la République en juin dernier, qui s’est engagé à faire de ces industries de santé « un axe majeur de la compétitivité en France ». Les premières réformes en faveur des laboratoires ont vu le jour avec celle du crédit impôts recherche, la loi HPST et surtout la création de l’Alliance nationale dans les sciences de la vie en avril dernier.
« Nous ne demandons pas la charité à l’État mais un accompagnement pour remplir nos obligations. Nous espérons beaucoup du CSIS pour faire de la France une terre d’accueil de la recherche et des sciences du vivant », insiste Jean-Pierre Garnier.
**Cette Alliance est composée de : CEA, CNRS, INRA, INRIA, INSERM, IRD, Institut Pasteur, Conférence des présidents d’université.
D’après une conférence de presse organisée par le G5.
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