La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) réclame le retrait pur et simple de l’article de la loi « antigaspi » prévoyant la dispensation des médicaments à l’unité. En cas d'adoption par les députés, elle exige de la limiter à certains médicaments et, surtout, de l’assortir d’un modèle économique pour l’officine.
La dispensation à l’unité des médicaments sera discutée ce soir en séance à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif « à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire ». Cette disposition avait déjà suscité en début de semaine les réactions de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et du Leem (Les entreprises du médicament) qui ont dénoncé son caractère inutile, voire contre-productif.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) annonce, de son côté, soutenir deux amendements déposés par la députée de l’Aude, Mireille Robert. Philippe Besset, président de la FSPF, indique qu'il a fait part à l’Élysée comme au ministère de la Santé de son opposition totale à ce dispositif qui serait « un véritable cataclysme » pour l’officine. Le premier amendement déposé demande la suppression de cet article. Le second demande que la dispensation à l’unité, si le principe venait à être adopté par les députés, soit limitée à certains médicaments. « Je vise en priorité ceux qui sont déjà délivrés à l’unité, comme les stupéfiants, la Ritaline, mais aussi certains antibiotiques, notamment ceux figurant sur la liste de l’expérimentation de 2014 * », indique Philippe Besset. En tout état de cause, ce dispositif devrait être assorti d'un mode de rémunération pour l'officine.
Le président de la FSPF tient en cela à se distancier d'un amendement du gouvernement visant à restreindre la dispensation à l’unité à certains antibiotiques. « L’amendement gouvernemental ne prévoit pas de modèle économique pour l’officine. Or la dispensation à l’unité ne peut s’envisager sans contrepartie financière, ce que nous réclamons d’ailleurs depuis des années pour les stupéfiants », revendique Philippe Besset. Il estime que l’arrivée de la dispensation à l’unité pour tous les médicaments, et par conséquent la nécessaire mise en conformité du préparatoire, coûterait environ 200 000 euros à une officine déjà robotisée, sans compter l’embauche d’un préparateur supplémentaire.
* Amoxicilline + acide clavulanique, céfixime, cefpodoxime, céfotiam, ciprofloxacine, lévofloxacine, ofloxacine, loméfloxacine, péfloxacine, moxifloxacine, norfloxacine, énoxacine, fluméquine, thiamphénicol.
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