Le chlore, dénommé alors « esprit de sel déphlogistiqué » est découvert par le Suédois Carl Wilhelm Scheele en 1774. Claude-Louis Berthollet, chimiste savoyard et médecin du duc d’Orléans, en cherchant un moyen chimique pour blanchir le linge, y réussit grâce aux solutions chlorées en 1785. Les directeurs de la manufacture du village de Javel (aujourd’hui le 15e arrondissement de Paris) décident de dissoudre le chlore dans une solution de potasse adaptée au blanchiment du linge et stabilisent le caractère oxydant du chlore. La liqueur de Javel était née.
En 1793, le Baron Pierre-François Percy, chirurgien militaire, est le premier à imaginer une ambulance pour que les blessés sur le champ de bataille rejoignent au plus vite l’hôpital militaire. Contrairement à ses confrères, il cherche toujours à éviter l’amputation. Il utilise les solutions d’eau de chlore pour lutter contre « la pourriture d’hôpital » à l’armée du Rhin.
En 1820, le pharmacien Antoine-Germain Labarraque remplace la potasse par la soude et étudie les utilisations médicales et pharmaceutiques de l’Eau de Javel. Il invente le chlorure d’oxyde de soude et de chaux, variété d’eau de Javel qui permet d’arrêter le processus de putréfaction des muqueuses. La liqueur de Labarraque a été utilisée par les chirurgiens, les médecins, certaines usines, les égoutiers, les fossoyeurs… Elle fut largement distribuée lors d’une épidémie de choléra, en 1832. Il emploie l’hypochlorite de sodium pour arrêter les gangrènes, accélérer les cicatrisations, désinfecter les hôpitaux. Il a été nommé à l’Académie de médecine en 1824 et au Conseil d’hygiène publique et de salubrité du département de la Seine en 1836.
En 1845, Ignace Philippe Semmelweis, docteur en obstétrique à Vienne, fit tomber la mortalité par fièvre puerpérale de 27 % à 0,23 % grâce à l’utilisation des hypochlorites pour le lavage des mains des médecins avant d’accoucher les femmes.
En 1892, Albert Calmette, médecin et bactériologiste militaire français, découvre que le bacille de Koch (tuberculose) est détruit par l’eau de Javel. Les applications de l’eau de Javel en désinfection se développent sous l’influence de plusieurs collaborateurs de Louis Pasteur. Lors de la grande guerre, des progrès décisifs en hygiène sont accomplis par les médecins et les militaires. Les solutions tamponnées d’eau de Javel sont utilisées comme antiseptiques, par le chimiste britannique Henry Drysdale Dakin, pour désinfecter les plaies des blessés et par le chirurgien Alexis Carrel, dans les ambulances dont il a la charge. Le procédé se généralise ensuite très rapidement.
Grâce à son spectre microbien le plus large connu à ce jour, l’eau de Javel est utilisée pour lutter contre la propagation des maladies : fièvre typhoïde, choléra, hépatite virale, SIDA, grippe aviaire… C’est pourquoi en 1969, la NASA sélectionna l’eau de Javel pour désinfecter Apollo XI au départ et à son retour de la lune, pour éviter toute contamination éventuelle Terre/Lune et inversement.
En 1989, pour la 2e fois depuis sa découverte, l’effet bactéricide de l’eau de Javel est mis en évidence par le médecin et biologiste français André Dodin, de l’Institut Pasteur. Ses travaux révèlent que les bactéries sont détruites en 30 secondes avec une solution d’eau de Javel à 0,036 % de chlore actif. En 2008, l’activité virucide de l’eau de Javel sur le virus Influenza virus A/H5N1 a été démontrée par l’Institut Pasteur de Lille.
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