Le syndicat des entreprises du médicament (Leem) a présenté, ce 14 mars, les résultats de son analyse prospective « Santé 2030 ». Un travail mené en collaboration avec 30 chercheurs, qui fixe les enjeux à venir du secteur de la santé.
« Ce ne sera plus au patient de s’adapter au système de santé mais au système de s’adapter au patient. » Cette phrase de Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, illustre à elle seule à quel point tous les acteurs du secteur de la santé verront leurs pratiques évoluer dans les années à venir. Ce 14 mars à Paris, le syndicat présentait les conclusions de son analyse prospective, « Santé 2030 », menée en collaboration avec le think tank Futuribles et 30 experts de renom. Avènement de la médecine à domicile, personnalisation des traitements, essor des nouvelles technologies… Le système de santé devra « se transformer en profondeur et dans toutes ses composantes », pour satisfaire un patient « nourri des mesures de son smartphone, de ses informations génétiques et de ses données médicales (...) et qui s’attendra à toujours plus de précision ».
Comme l’avait confirmé un sondage réalisé par le Leem l’an dernier, guérir du cancer et de la maladie d’Alzheimer sont les deux priorités des Français pour 2030. Or « ce travail prospectif montre que l’on guérira de plus en plus souvent des maladies chroniques et que l’on chronicisera des maladies mortelles », précise Philippe Lamoureux. Les experts qui ont planché sur « Santé 2030 » estiment par exemple que « des traitements efficaces de la maladie d'Alzheimer devraient faire leur apparition en 2030, permettant le développement de stratégies préventives ». Mais, selon l'étude, « assurer l'égalité d'accès aux traitements innovants » ne sera possible qu'en « revoyant le paradigme du système de santé et le mécanisme de régulation actuel ». Parmi les 10 transformations majeures que les auteurs de l’étude ont justement mises en avant, « la diversification des mécanismes de fixation des prix des médicaments innovants ». Des médicaments innovants qui vont surtout concerner les pharmacies hospitalières. Pour Philippe Lamoureux, « sortir ces traitements de l’hôpital » sera d’ailleurs une question d'importance pour les officinaux. Mais selon l'analyse « Santé 2030 », le principal défi à relever dans les dix prochaines années est plus global. Il s'agit « d'amener le système de santé vers plus d'efficience et de qualité ».
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