Le président de Ceva Santé Animale, le Dr Prikazsky, ne cache pas son plaisir en annonçant les résultats du groupe. Il frôle un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros après avoir déjà présenté d’excellents chiffres l’an dernier à 912 millions d’euros. Un bond de 20 % qui s’explique à la fois par une croissance organique de 9 % (à taux de change et périmètre constants) et le résultat de cinq acquisitions stratégiques intervenues depuis fin 2016, dont l’apport en chiffre d’affaires est de 130 millions d’euros. « Nous avons effectué un gros travail d’intégration de ces cinq entreprises et leur millier de collaborateurs. Au cours des 20 dernières années, Ceva a réalisé une vingtaine d’acquisitions », remarque Marc Prikazsky.
Le plus gros de ses ventes se fait en Europe (34 % du chiffre d’affaires, un peu moins de 12 % pour la France), mais certains marchés étrangers gagnent du terrain comme l’Asie (13 % du chiffre d’affaires) ou l’Amérique du Sud (15 % du chiffre d’affaires). Principalement tourné vers les animaux de rente, Ceva ventile ses ventes entre la volaille (35 %, en progression de 8 %), les bovins (20 %, en progression de 40 %), le porc (16 % en progression de 66 %) tandis que les animaux de compagnie représentent une part de marché de 29 % du total (+ 12 %). « Cette réussite nous la devons au travail de l’ensemble des équipes (...) pour l’intégration des nouvelles sociétés et (...) pour le développement de nouveaux produits innovants tels que Feliscratch by Feliway (phéromones visant à modifier les habitudes de griffades chez le chat), Zeleris (dans la maladie respiratoire bovine) ou Smartvac (injecteur connecté pour la vaccination des porcelets) », souligne Marc Prikazsky.
Objectif : entrer dans le top 5 mondial
Fortement implanté en France avec six sites de production, cinq centres de R & D et 1 500 salariés, Ceva a lancé un programme d’investissement sur différents sites comme à Laval (Mayenne), qu’il veut transformer en centre d’expertise mondiale dédié aux animaux de compagnie et pour lequel il espère l’agrément de l’Agence américaine du médicament (FDA) en 2019. Montant de l’opération : 25 millions d’euros depuis 2014 dont 7,5 millions en 2017, 8 millions d’euros supplémentaires sont prévus en 2018-2019. En 2017 le programme d’investissements sur les sites français s’élève à 29 millions d’euros. Le laboratoire a aussi augmenté son investissement en R & D désormais à 9,4 % de son chiffre d’affaires.
Toujours aussi fier du statut d’ETI* du laboratoire vétérinaire, le Dr Marc Prikazsky précise : « Nous avons des actionnaires minoritaires, dont la philosophie est de nous laisser toute latitude. Nous y tenons. C’est pourquoi le management possède 60 % du capital social de Ceva et 80 % des droits de vote. Le rêve d’être coté en Bourse vu comme une reconnaissance suprême n’est pas ce qui m’attire, même si un jour la taille de Ceva nous poussera à y aller. » Pour le moment, l’objectif est de devenir numéro 5 en Europe dès cette année et numéro 5 mondial en 2020. Un défi difficile reconnaît le numéro 1 français, les leaders mondiaux étant « très loin devant ».
* Entreprises de taille intermédiaire, entre les PME et les grandes entreprises.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %