À l'occasion de la présentation de ses résultats annuels 2018*, Boehringer Ingelheim a affiché un chiffre d’affaires consolidé de 17,5 milliards d’euros, en progression de 4 %, et un résultat net de 2,1 milliards d'euros. Entreprise familiale depuis sa création en 1885, le géant allemand possède aujourd’hui trois grands pôles de développement : la santé humaine – dont l’activité mondiale est portée par les blockbusters Spiriva, Jardiance, Pradaxa, Trajenta et Ofev – la santé animale et les produits biopharmaceutiques.
En France toutefois, Boehringer Ingelheim réalise des performances plus contrastées. La division santé humaine (236,3 millions d'euros) est en progression de 3,2 % alors que la division santé animale (184,4 millions d'euros) voit son niveau d’activité reculer de 1,7 %. Le groupe a annoncé en décembre 2018 un plan de restructuration incluant la suppression de plus de 300 postes (sur 2 800). La sous-performance du marché français s’explique essentiellement par la décision des autorités de santé de ne pas rembourser Jardiance, contrairement aux autres pays où l’antidiabétique représente déjà 25 % du chiffre d'affaires total.
Certains signaux sont prometteurs. Une nouvelle indication pour Ofev (nintédanib) dans les pneumopathies interstitielles avec fibrose progressive devrait être bientôt accordée. Le risankizumab (anti-IL23, Skyrizi) a également reçu un avis positif de l’EMA dans le traitement du psoriasis modéré à sévère.
Santé humaine : 90 projets R&D
Surtout, les investissements dans la recherche et le développement en santé humaine représentent 22,1 % du chiffre d'affaires. Le groupe développe 90 projets en immunologie, oncologie (poumon, appareil gastro-intestinal), maladies cardiométaboliques, système nerveux central et maladies respiratoires. « Notre objectif est que 75 % d’entre eux deviennent soit les premières molécules de leur classe thérapeutique, soit les premières dans un nouveau domaine », vise
Hubertus von Baumbach, président du board international.
« Avec l’acquisition de ViraTherapeutics, l’année dernière, nous voulons conforter notre position dans les virus oncologiques. Nous développons une approche combinée visant notamment à rendre "chaudes" des tumeurs "froides" qui ne répondent pas à l’immunothérapie. Et nous travaillons sur un anti-PD1 en parallèle », précise le Dr Michel Pairet, membre du board international en charge de l’innovation.
En immunologie encore, le spesolimab (anti-IL 36) est en développement dans une forme rare et grave de psoriasis (psoriasis généralisé pustuleux). Les études se poursuivent avec l’empaglifozine dans le traitement de l’insuffisance cardiaque et l’insuffisance rénale chronique chez des patients avec ou sans diabète.
* Conférence de presse de présentation des résultats de Boehringer Ingelheim au siège international.
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