Les dirigeants du laboratoire Alkopharm, et du distributeur Genopharm ont été renvoyés en correctionnelle par les juges chargés de l'enquête sur le scandale du générique du Thiotépa, un anticancéreux dont près de 100 000 flacons périmés ont été administrés à des patients.
Le scandale du générique de Thiotépa, utilisé dans la lutte contre les cancers de l'ovaire, de la vessie et du sein, mais également contre certains cancers de l'enfant, a éclaté en mars 2011 quand le fabricant allemand du produit, Riemser, a averti les autorités sanitaires que des flacons périmés circulaient sur le marché. Au total, 96 829 flacons non-conformes ont été distribués, principalement en France, entre février 2007 et septembre 2011. En janvier 2018, l’agence suisse du médicament, Swissmedic, avait engagé un nouveau recours, estimant que la décision judiciaire de juin 2016 concernant le laboratoire luxembourgeois Alkopharma, implanté dans le Valais, n’avait pas tenu compte du motif de la mise en danger d’autrui.
Les deux hommes doivent désormais être jugés à Paris pour distribution de ce médicament « sans respect des bonnes pratiques de fabrication » et tromperie sur les qualités substantielles, la composition, l'origine et la quantité en principe actif d'une marchandise. Les juges d'instruction leur reprochent d'avoir vendu le produit sans s'assurer de la conformité de la documentation, faisant peser « un risque grave pour la santé publique ».
À la question de savoir si ces manquements ont fait des victimes, aucun expert n'a pu lier une évolution négative d'un cancer à ce médicament périmé, dont les flacons présentaient un dosage en principe actif insuffisant.
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