POUR l’exercice 2012-2013, clos au 31 mars 2013, le groupe britannique Alliance Boots a annoncé un bénéfice net consolidé après impôts de 805 millions de livres (954 millions d’euros), en augmentation de 12,7 %. Le chiffre d’affaires global s’établit à 22,4 milliards de livres (26,5 milliards d’euros), soit une baisse de 2,6 %, ce qui correspond cependant à +0,6 % à taux de change constant (TCC). La division Health & Beauty a enregistré un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de livres, en baisse de 2,5 % (-2,1 % à TCC). La branche répartition a, quant à elle, réalisé un chiffre d’affaires de 16,3 milliards de livres, soit une baisse de 2,7 %. Néanmoins, à taux de change constant, cela représente une hausse de 1,5 %. La France affiche un recul de 13,9 % (8,8 % à TCC) à 3,8 milliards de livres, l’Allemagne de 6,6 % (1 % à TCC) et l’Espagne de 15,8 % (10,8 à TCC). Le Royaume-Uni enregistre en revanche une hausse de 9,5 % et l’Égypte de 18,4 % (22 % à TCC).
Vision mondiale de la pharmacie.
Pour Ornella Barra, directrice de la division répartition pharmaceutique d’Alliance Boots, la réduction du chiffre d’affaires en France « s’explique par l’entrée en vigueur de mesures visant à encourager la prescription de génériques et à réduire les dépenses de santé ». Elle ajoute que « la charge des impôts est très importante en France et que l’ACOSS nous pénalise beaucoup ». Le changement de la marge des grossistes entre aussi en ligne de compte. « Nous sommes arrivés à la limite de nos possibilités. Nous avons déjà réagi de façon proactive, mais nous ne pourrons guère en faire davantage », explique-t-elle. En Europe, la France reste cependant le premier marché au niveau du chiffre d’affaires pour Alliance Boots, devant l’Allemagne. Elle arrive en cinquième position au niveau mondial.
Afin de compenser cette baisse de l’activité répartition, le groupe mise principalement sur un déploiement des services pour les officinaux. « Les pharmaciens ne sont pas dans une situation facile en Europe, note Ornella Barra. Nous pensons que nous pouvons les aider et nous voulons leur apporter une vision plus globale et plus mondiale de la pharmacie. » Le groupe peut ainsi s’inspirer des expériences déjà mises en place dans d’autres pays afin d’accompagner les officinaux français dans leurs nouvelles missions. Il compte également sur le développement de ses produits à la marque (Almus, Alvita, Boots Laboratories) et sur son activité de maintien à domicile, Locapharm, qui sera prochainement rebaptisée Alcura.
Résister aux grandes surfaces.
« Notre métier est en train de changer, remarque Ornella Barra. Nous n’avons pas d’autre solution que de développer des services à haute valeur ajoutée. Pour ceux qui resteront axés sur notre cœur de métier, il sera de plus en plus difficile de s’en sortir. » Au chapitre de la vente en ligne de médicaments, elle se déclare « très réticente » à l’idée de s’investir dans ce nouveau créneau. « En France, il y a une question de proximité entre les patients et les pharmaciens. Le médicament a besoin du conseil. Notre rôle est aussi d’empêcher les patients de prendre le mauvais médicament. » Quant aux offensives de la grande distribution pour la vente de médicaments, Ornella Barra note que « cela n’est pas nouveau. Tesco a déjà ses pharmacies en Angleterre ». Pour faire face à ce nouveau risque, elle estime que « les pharmaciens doivent réagir et trouver des solutions avec les autres acteurs de la chaîne du médicament. C’est notamment pour donner aux pharmaciens le pouvoir de résister aux grandes surfaces tout en restant indépendants que nous avons créé le groupement Alphega », rappelle-t-elle. Elle invite également les officinaux à « se former, en particulier en communication, afin d’approcher les patients de façon différente ». Alliance Healthcare France les accompagne d’ores et déjà dans ce type de démarche, en organisant des sessions de formation pour préparer les nouvelles missions.
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