Les plaies du pied diabétique

Un pansement novateur à l’étude

Publié le 28/01/2013

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L’ulcération du pied diabétique représente la cause la plus fréquente des amputations et une des causes de décès des diabétiques. Urgo Médical met en œuvre la première étude clinique européenne de grande ampleur évaluant l’efficacité d’un pansement novateur pour accélérer la guérison.

AU MOINS une ulcération du pied diabétique sur quatre ne cicatrise pas. Cette faible réponse clinique incite les professionnels soignants à essayer tout traitement local qui pourrait accélérer la cicatrisation. Si la mise en décharge et la protection de l’ulcère sont établies dans les dernières recommandations publiées en 2011, aucun pansement ne fait l’objet d’une recommandation particulière. Actuellement, aucun d’entre eux n’a fait la preuve de son efficacité à travers des études cliniques menées avec une méthodologie rigoureuse. Les données disponibles permettant de préférer certains types de pansements à d’autres présentent un faible niveau de preuve. Grâce à l’étude Explorer, Urgo Médical espère démontrer, pour la première fois, l’efficacité du pansement UrgoStart Contact, pansement TLC-NOSF (nano-oligo-saccharide factor), dans cette pathologie. L’étude Explorer répond aux normes méthodologiques européennes et américaines et elle est coordonnée par le Dr Jacques Martini, de l’hôpital de Rangueil à Toulouse. Elle prévoit d’inclure 238 patients diabétiques souffrant d’une ulcération du pied, dans 68 centres à travers l’Europe. Il s’agit d’un essai randomisé, contrôlé, en double aveugle, versus un pansement neutre strictement identique visuellement pour une évaluation en toute objectivité. L’hypothèse testée est celle de la supériorité du pansement à la TLC-NOSF comparativement au même pansement TLC (technologie lipidocolloïde) sans NOSF. Le critère d’évaluation principal est le pourcentage de plaies totalement cicatrisées au terme d’un traitement de vingt semaines ; l’étude sera prolongée d’un suivi de douze semaines maximum afin d’évaluer le risque de récidives. La durée totale de l’étude est de trois ans. « Plusieurs essais cliniques sont actuellement en cours avec des molécules prometteuses, mais ces traitements sont issus des biotechnologies, ce sont des médicaments ou des substituts cutanés, confie le Dr Serge Bohbot, directeur médical d’Urgo Médical. Leur production est donc coûteuse et leur utilisation sera probablement limitée à des conditions très particulières. La volonté d’Urgo Médical est de développer des produits utilisables en soins courants pour traiter le plus grand nombre de plaies. Nous souhaitons mettre à la disposition des soignants et des patients des traitements efficaces et accessibles qui s’intègrent dans les pratiques actuelles et futures. »

Une action ciblée au cœur du processus cicatriciel.

D’un point de vue biochimique, certains désordres caractérisent les plaies chroniques et sont le témoin d’une réaction inflammatoire inappropriée. Escarres, ulcères de jambes et pied diabétique sont, en effet, le siège d’un excès de métalloprotéases matricielles (MMP). Cet afflux de protéases entretient la destruction du derme car il se produit une dégradation excessive des composants de la matrice cellulaire. Ce déséquilibre peut provoquer l’inactivation des facteurs de croissance et donc le ralentissement de la réparation tissulaire, de la prolifération cellulaire et de l’angiogenèse nécessaires à la cicatrisation de la plaie. La TLC-NOSF a démontré sa capacité à inhiber les MMP néfastes à la cicatrisation et dont la concentration dans les plaies du pied diabétique est jusqu’à 65 fois supérieure à celle d’une plaie aiguë. La TLC-NOSF agit en réduisant significativement l’activité des gélatinases (MMP-3 et MMP-9) et des collagénases (MMP-1 et MMP-8) qui sont impliquées dans la chronicité des plaies du pied diabétique. En contrôlant l’activité des MMP, elle pourrait protéger l’action des facteurs de croissance. Elle permettrait ainsi de rétablir l’équilibre biochimique de la plaie et de favoriser la reconstruction cutanée. Cette technologie a déjà fait la preuve de son efficacité cicatricielle au travers de nombreuses études précliniques et cliniques sur différents types de plaies (ulcères de jambes, escarres), et plus spécifiquement dans le traitement des ulcérations du pied diabétique. Les résultats encourageants obtenus au cours de nombreuses études observationnelles menées depuis plus de cinq ans laissent entrevoir des résultats prometteurs lors de l’essai contrôlé Explorer.

D’après une conférence de presse d’Urgo Médical.

CHRISTINE NICOLET