PAS D’ÉVOLUTION notable sur le marché des pansements premiers soins, qui conserve un volume de ventes et un chiffre d’affaires stables depuis près de deux ans. La technologie qui, peu à peu, a investi l’offre en pharmacie, reste l’argument majeur du rayon. En témoigne la domination des pansements dits spéciaux qui, en volume, dépassent - même si c’est de peu - les ventes du segment traditionnel. Ils se consacrent au traitement de diverses petites pathologies – ampoules, cors, oignons, durillons, œil-de-perdrix, brûlures – de la peau et utilisent pour beaucoup la technologie hydrocolloïde qui repose sur le principe de la cicatrisation en milieu humide. Généralement voué au soin des ampoules, le pansement seconde peau peut aussi s’appliquer aux callosités et s’additionner d’un principe actif (acide salicylique, glycérine…). Spécialisée dans ce domaine, la marque Compeed (Johnson & Johnson) est également l’inventeur du procédé hydrocolloïde. Il est à l’œuvre au sein d’une gamme exhaustive qui répond à différents cas de figure d’ampoules (talon, plante des pieds, orteil…) et de callosités (cors, oignons, durillons, œil-de-perdrix). La dernière nouveauté de la marque, des pansements antiampoules apaisants à l’Aloe Vera, vient seconder un pansement inédit destiné au traitement des boutons d’herpès qui se présente sous la forme d’un patch capable de soulager, de protéger et de masquer la lésion.
Chez Urgo, l’innovation a donné lieu à deux technologies principales. Le procédé lipidocolloïde associe des particules hydrocolloïdes à de la vaseline et permet une cicatrisation en milieu humide sans adhérence à la lésion. Etudié pour soulager les plaies superficielles et les brûlures, il donne lieu à la ligne Urgo Brûlures Blessures Superficielles. Toutefois, les derniers lancements de la marque, en 2013 et 2014, ont pour objet des dispositifs hydrocolloïdes, pansements pour plaies classiques et compresse ultra-absorbante. Autre procédé développé par le laboratoire, la technologie filmogel permet la transformation d’un pansement liquide en film protecteur. « Réalisée en 2003, c’est une innovation majeure qui a ouvert considérablement le champ des possibilités en matière de traitement des plaies, remarque Marie Cousin, chef du groupe pôle 1ers soins chez Urgo. Non seulement la forme liquide peut s’appliquer à des zones inaccessibles aux pansements solides, lèvres, ongles, boutons (…) mais elle peut adapter sa galénique à la pathologie visée. » Chez Urgo, le procédé a nourri toute une gamme de pansements, Filmogel Crevasses, Filmogel Aphtes, Filmogel Ongles abîmés, les derniers nés étant consacrés au bouton d’acné et aux lèvres fendillées par le froid et la sécheresse cutanée.
Toutes ces technologies sont à l’œuvre au sein d’autres références comme le Film soin crevasses mains et pieds Cicaléïne chez Asepta ou la gamme Feuille de saule des Laboratoires Gilbert (pansements protecteurs seconde peau contre les ampoules).
Se démarquer par la qualité.
L’innovation n’est pas le seul levier du marché. D’autres facteurs peuvent jouer en faveur des ventes, notamment sur le segment des pansements traditionnels. La volonté de se différencier de l’offre présente dans la grande distribution nourrit ainsi plusieurs tendances. « Les groupements qui veulent développer la politique d’enseigne misent sur les produits d’appel et les produits à la marque, ce que les pharmaciens, toujours en recherche de diversification, encouragent à l’aide des outils promotionnels dont ils disposent, explique Marie-Laurence Comet Lassalle, directeur du développement de la division Bien-être et Santé chez 3M France. Les pansements se prêtent particulièrement bien à l’achat d’impulsion et aux opérations de mise en avant. Il y a aussi la volonté, chez le public, de trouver en pharmacie des dispositifs d’une qualité autre que celle proposée par le circuit GMS. » Avec sa gamme de pansements Nexcare prédécoupés, 3M s’est concentré sur le segment traditionnel du marché dont il a investi tous les champs à l’aide de technologies initialement mises en œuvre dans le domaine hospitalier : Nexcare Aqua est un pansement waterproof très fin et étanche à l’eau et aux bactéries ; antichoc, résistant à l’eau et à la transpiration, Nexcare Active vise les sportifs et les actifs ; Nexcare Comfort, doux et facile à retirer, intéresse toute la famille ; Nexcare Sensitive fait preuve d’une grande tolérance cutanée pour les sujets à peau sensible ; Nexcare Soft se présente en bande à découper. Un pansement hydrocolloïde pour ampoules à l’huile essentielle de lavande, Nexcare Gel Strip, un dispositif hémostatique Nexcare Bloodstop (avec déclinaison en tampon nasal pour les saignements de nez) et un pansement liquide en spray pour les plaies étendues, viennent compléter l’offre au positionnement traditionnel de la marque. Un versant du marché qui abrite également des gammes comme Tricostéril (assortiment de pansements multi-usage, bande à découper extensible…) chez Johnson & Johnson, Elastoplast (pansements waterproof, peau sensible, flexible, à découper… et bandes) chez Beiersdorf, Dermaplast (pansements classiques, pansements techniques et kits de soins ampoules, brûlures, coupures) chez Paul Hartmann, pansements Coverplast et Covermed chez BSN Medical.
Le pied !
Le soin et la protection du pied forment un angle incontournable pour envisager le rayon des pansements. Il fédère bien sûr quelques grands acteurs du marché. Parmi eux, les Laboratoires Millet et leur gamme Epitact qui se présente en spécialiste des interfaces de confort. Trois problématiques - les douleurs plantaires, l’hallux valgus, le cor - ont plus spécifiquement retenu l’attention de la marque qui souligne sa position de leader dans chacun de ces domaines. Elle consacre aux deux premières des pansements autoadhésifs constitués d’un gel de silicone, Epithelium Activ, lavable et réutilisable, qui permet de soulager les douleurs liées aux frottements et pressions. Il entre dans la composition de plusieurs autres références Epitact, protections antiampoules, Digitubes pour soulager cors et œil-de-perdrix, protections anticrevasses… « Nous sommes spécialisés dans la protection réutilisable qui, comparée au pansement jetable, est la réponse la plus pertinente face aux pathologies chroniques du pied », déclare Damien Millet. Pour le dirigeant du laboratoire, la protection des zones sensibles du pied passe par l’action mécanique du gel de silicone qui isole la zone soumise aux hyperpressions. Mais la marque ne s’est pas arrêtée là puisqu’elle présente, depuis septembre dernier, une nouvelle ligne centrée sur la pratique sportive. « Il y a une demande sur le segment du sport, notamment en matière de protections capables de répondre à deux types de pathologies, ponctuelle et récurrente. » La gamme Epithelium Tact propose ainsi un dispositif antiampoule semi-jetable à utiliser en prévention de la lésion ou dès sa formation. Conçu pour stopper rapidement la douleur, il absorbe la friction et permet de poursuivre la pratique sportive sans dommages. D’autres protections - plantaires, malléoles, ongles bleus, tibiales - visent les pathologies récurrentes engendrées par une pratique sportive régulière (tennis, ski…) et peuvent servir pendant plusieurs mois. « Sur le marché du pansement protecteur, il faut apporter une réelle valeur ajoutée comme le fait notre gel silicone autoadhésif dont les propriétés viscoélastiques sont proches de celles de la peau. Il nous permet de nous positionner en tant que dispositif complémentaire à la technologie hydrocolloïde. » La gamme Podoprotection Akiléïne (Aspeta) abrite également un large choix de protecteurs (hallux valgus, cors et durillons, doigts et orteils, talon et voûte) tout comme la marque Scholl (Reckitt Benckiser) qui associe pansements et protections pour cors et durillons, ampoules, déformation du pied, plaies et blessures, ou encore la ligne de protecteurs adhésifs Le Diable chez Sodia.
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