Conseils aux sportifs amateurs

Un kit sur les risques dopants des médicaments

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Publié le 05/07/2018
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Une campagne menée par l’Ordre des pharmaciens et le ministère des Sports vise à alerter les officinaux comme leurs patients sur les pièges de l’automédication.
campagne dopage

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Crédit photo : DR

Un rhume ou une tendinite peuvent se révéler fatals en compétition pour un sportif, même amateur, pris en flagrant délit de dopage – à son insu –, en raison du caractère dopant de certains médicaments. Pour éviter à ces patients d’être mis sur la touche, le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens s'engage, aux côtés du ministère des Sports, dans le plan national de prévention du dopage pour 2018-2024, sous le slogan « Sport et Médicament, pas n'importe comment - Méfiez-vous du dopage accidentel ».

Pour aider la profession dans sa tâche de sensibilisation et d’éducation qui relève de sa mission de santé publique, comme le rappelle Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), plusieurs outils ont été réalisés par le Cespharm : un document d’information professionnelle et une affichette à l’usage des équipes officinales, récapitulant les spécialités de PMF contenant une substance interdite en compétition.

Afin de renforcer la prévention des risques de dopage accidentel, les patients, informés par des affiches et des flyers, seront également alertés dans les rayons par une signalétique indiquant la présence de produits à caractère dopants. « Il m’est apparu important de donner des outils pratiques aux titulaires qui leur facilitent la communication auprès de leurs patients », expose Delphine Le Sausse. Titulaire d’une officine à Sète et de treize titres mondiaux en ski nautique, la pharmacienne a participé à l’élaboration de la campagne.

Attention aux PMF

Au-delà de la mise en jeu de la carrière sportive et de la mise en danger du sportif, Laura Flessel, ministre des Sports, insiste également sur l’aspect éthique du dopage, même occasionnel. Via l’approvisionnement sur Internet et leur usage dans les salles de sport, le recours à des produits dopants est aujourd’hui un phénomène qui touche le grand public. « Ces pratiques ont besoin d’être encadrées et, mieux encore, il convient en amont de responsabiliser et de communiquer. Car l’obligation de réussir ne passe pas par des conduites à risque », déclare la quintuple médaillée olympique. Elle en appelle à une modification de l’écosystème où les pharmaciens, « dernier rempart entre le médicament et le sportif » comme le rappelle Carine Wolf-Thal, doivent redoubler de vigilance lors de la délivrance de médicaments, notamment des produits à prescription médicale facultative (PMF) qui contiennent de l’étiléfrine, de l’heptaminol ou encore de la pseudo-éphédrine et de l’éphédrine au-delà de certaines concentrations.

Un rôle officinal déterminant qui a convaincu le CNOP, après la campagne de 2016 sur les propriétés dopantes de certains compléments alimentaires, à s’engager de nouveau sur le terrain de prévention.

Marie Bonte

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3450