À l’heure actuelle, le diagnostic de la tuberculose pulmonaire et la surveillance de la réponse au traitement restent compliqués. Les tests les plus fiables sont réalisés sur des prélèvements de crachats. Mais ces prélèvements sont difficiles à réaliser chez l’adulte après amélioration symptomatique, voire impossible à obtenir chez l’enfant. Le travail de l’équipe du Dr Purvesh Katri, de l’université de Stanford, en Californie, pourrait changer la donne. Les chercheurs ont en effet développé un test diagnostique sanguin de la tuberculose active reposant sur l’expression de gènes (3 dans ce cas). Le principe ? En réponse à une infection, l’organisme déclenche une réponse associée à des changements d’expression de centaines de gènes dans le sang.
Ce test basé sur 3 gènes présente de nombreux atouts répondant aux critères définis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour qualifier « d’idéal » un nouveau test diagnostique : il repose sur un échantillon sanguin et non sur un crachat ; son pouvoir diagnostique n’est pas affecté par une co-infection VIH, ni par la résistance bactérienne ; il ne donne pas de faux positif en cas de tuberculose latente, ou de vaccination BCG antérieure.
Chez l’enfant, ce test a une sensibilité de 86 % (résultat positif chez 86 % des enfants avec TB active), bien supérieure à la sensibilité de 66 % ciblée par l’OMS pour un test « idéal », et une spécificité de 99 % (sur 100 tests négatifs, un faux négatif). Autre avantage, il pourrait être réalisé à faible coût sur le lieu des soins dans les pays en voie de développement, avec des instruments PCR à énergie solaire. Enfin, il présente également l’intérêt de pouvoir mesurer la sévérité de la maladie et de se normaliser à la fin du traitement, ce qui permettrait donc de l’utiliser pour surveiller la réponse au traitement.
Toutefois, il faudra être encore un peu patient pour recourir à ce test sur le terrain. « Nous espérons pouvoir valider prospectivement ce test en clinique d’ici un ou deux ans, et l’introduire sur le terrain dans les 3 prochaines années », indique ainsi le Dr Katri.
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