« Les frottis en suspension liquide recueillis lors des tests de Papanicolaou de routine (test Pap ou test cervico-utérin) forment la base d’un nouveau test de dépistage des cancers de l’endomètre et de l’ovaire développé par notre équipe au Johns Hopkins Kimmel Cancer Center », explique au « Quotidien » le Dr Amanda Fader, directrice du Centre d’oncologie gynécologique Kelly à l’hôpital Johns Hopkins (Baltimore, MD).
Elle co-signe l’étude publiée dans la revue « Science Transnational Medicine », avec 5 autres principaux auteurs dont Bert Vogelstein et Nickolas Papadopoulos et d’autres chercheurs. « Le test PapSEEK (basé sur la PCR) recherche des mutations dans 18 gènes, qui sont souvent mutés dans les cancers de l’endomètre ou de l’ovaire, ainsi qu’une aneuploïdie, c’est-à-dire la présence d’un nombre anormal de chromosomes dans les cellules », poursuit la spécialiste.
Les cancers gynécologiques sont responsables aux États-Unis d’environ 25 000 décès par année et constituent la troisième cause de mortalité liée au cancer chez les femmes. « La plupart des décès sont causés par des tumeurs qui métastasent avant l’apparition des symptômes. Avec PapSEEK, nous voulons détecter ces cancers plus tôt lorsqu’ils sont le plus souvent guérissables. Puisque le liquide du frottis cervico-utérin contient quelquefois des cellules de l’endomètre ou des ovaires, nous avons découvert que nous pouvions y détecter des cellules cancéreuses provenant de ces organes », ajoute le Dr Fader.
Une spécificité de 99 %
L’étude porte sur près de 2 000 échantillons provenant de 1 658 femmes, dont 658 affectées d’un cancer de l’endomètre (ou corps utérin) ou de l’ovaire et 1 002 témoins.Des échantillons de frottis cervico-utérin ont été obtenus pour 382 patientes atteintes de cancer de l’endomètre et 245 patientes atteintes de cancer de l’ovaire.
Le test PapSEEK affiche une spécificité de 99 %, et détecte 81 % des cancers de l’endomètre (78 % sont des cancers de stade précoce) et 33 % des cancers de l’ovaire (34 % sont des cancers de stade précoce).Les chercheurs ont ensuite montré qu’un prélèvement intra-utérin en utilisant une « brosse Tao », permettant d’aller plus loin, améliore la sensibilité du test. Le test PapSEEK identifie alors 93 % des patientes ayant un cancer de l’endomètre (n = 123) et 45 % des patientes ayant un cancer de l’ovaire (n = 51). Il n’y a pas de faux positif. La brosse Tao n’est pas fréquemment utilisée aux États-Unis, mais elle est déjà approuvée par la FDA pour un échantillonnage de tissu endométrial utérin, avec une bonne tolérance par les patientes.Enfin, lorsque les chercheurs ont analysé les mutations tumorales à la fois dans le sang et sur le test Pap (brosse normale), la sensibilité du test pour le cancer de l’ovaire augmente à 63 %.
« Nous avons également annoncé récemment le développement d’un test sanguin unique, appelé CancerSEEK, qui permet de dépister huit types de cancer », déclare le Dr Fader. Notre équipe conduit actuellement une étude encore plus large qui évalue les différentes approches décrites dans cet article et déterminera l’utilité relative des tests par Brosse Pap, Brosse Tao et CancerSEEK pour les cancers de l’ovaire et de l’endomètre. Une fois que nous aurons validé le test à travers cette étude, nous espérons réaliser une étude prospective en utilisant les conditions optimisées. »
"Science Transnational Medicine", 21 mars 2018, Wang et coll.
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