Le combat actuel de la profession contre les centres E.Leclerc est autant celui de la sauvegarde de la santé publique que du monopole pharmaceutique ou encore des intérêts des pharmaciens pénalisés par les effets de la publicité estimée mensongère du Galec, la centrale d’achat des centres E.Leclerc.
C’est sur ce dernier point que l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) a décidé de contre attaquer. En assignant tout d’abord le Galec (la centrale d'achat de Leclerc) pour publicité mensongère, le 31 août dernier. En effet, alors que Michel-Edouard Leclerc affirmait encore récemment sur les ondes de RMC que « plus de 260 docteurs en pharmacie » sont employés dans ses parapharmacies, l'UDGPO dispose de constats d’huissier, établis dans cinq parapharmacies Leclerc, attestant qu’elles en sont dépourvues.
L’objectif de l’UDGPO est désormais d’obtenir grâce à la procédure en cours « une photographie exhaustive du nombre de pharmaciens dans l’ensemble des 255 parapharmacies Leclerc », indique son président Laurent Filoche. S’il apparaît par voie d’expertise que toutes les parapharmacies ne disposent pas de diplômés, et ce sur une plage horaire de 60 heures par semaine, alors, conclut l’UDGPO, « Leclerc manipule les consommateurs puisqu’il leur affirme qu’ils pourront disposer du conseil d’un pharmacien dans chaque parapharmacie ».
Une clientèle captée
Selon Michel-Edouard Leclerc, 44 % des consommateurs se rendent dans ses parapharmacies pour obtenir le conseil d’un pharmacien. « C’est dire combien ces allégations, si elles se révèlent fausses, portent préjudice aux pharmaciens des zones de chalandise des supermarchés E.Leclerc, soit un rayon de 30 minutes en voiture selon Michel-Edouard Leclerc », remarque Laurent Filoche. Et d’ajouter : « nous ne pourrons jamais interdire à Michel-Edouard Leclerc de revendiquer la vente de médicaments dans ses supermarchés. En revanche, nous pouvons le combattre s’il ment aux Français pour capter la clientèle des pharmaciens. »
À ces pharmaciens lésés, l’UDGPO propose, en cas de succès de sa procédure en cours, de la rejoindre dans une class action afin de demander réparation pour le préjudice économique subi, sachant, comme l’indique Laurent Filoche, que le chiffre d’affaires annuel des centres E. Leclerc en parapharmacie s’élève à 320 millions d’euros.
Cette class action ne détournera pas pour autant l’UDGPO de sa lutte pour le maintien du monopole. Le collectif envisage une campagne de communication afin d’alerter les citoyens sur les risques de la perte du monopole. « Il faut qu’ils soient conscients qu’à l’avenir les médicaments leur seront conseillés par la vendeuse ou le vigile », ironise Laurent Filoche.
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