LES AUTOTESTS de dépistage du VIH pourront bientôt être commercialisés en France, notamment dans les pharmacies. Après deux avis défavorables, en 1998 et en 2004, le Conseil national du sida (CNS) a, en effet, donné son feu vert, à la fin de la semaine dernière. Mais leur vente devra être encadrée, estime pour sa part le Comité national consultatif d’éthique (CCNE), qui vient à son tour de rendre son avis sur la question. Il suggère, outre la vente en officine, la mise à disposition des patients d’une notice claire mentionnant une information sur les centres de dépistage anonyme et la création d’une ligne téléphonique permanente et gratuite de conseils, en particulier pour les patients dont le test se serait révélé, à tort ou à raison, positif. Le CCNE s’inquiète également des risques de faux négatifs, par exemple lorsque la primo-infection date de moins de trois mois. De son côté, le Pr Patrick Yeni justifie la décision du CNS qu’il préside par le fait que le test a, depuis 2004, gagné en fiabilité.
Déjà disponibles aux États-Unis, ces autotests permettent, à partir d’un échantillon de salive ou de sang, de donner un résultat en 20 à 30 minutes sur la présence d’anticorps spécifiques du VIH. Son introduction en France permettrait, la première année, de découvrir 4 000 nouvelles infections et d’en éviter 400. Ces chiffres sont à mettre en regard avec les 30 000 personnes infectées par le VIH et qui, dans l’Hexagone, l’ignorent. On estime que le taux de transmission du VIH dans la population des personnes qui ne se savent pas séropositives est 3 à 7 fois plus élevé que dans celles des personnes infectées. Pour le CNS, l’arrivée de ces tests en France permettrait « de mieux adapter le dispositif d’offre de dépistage au contexte épidémiologique, médical et social actuel de la lutte contre le VIH ». Un bémol : leur prix élevé, de l’ordre de 29 euros.
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