L’Autorité de la concurrence, constatant le sous-équipement des Français en audioprothèses et les prix élevés des appareillages, vient d’ouvrir une enquête sur ce marché.
En effet, l’organisme s’étonne que sur les 4,4 millions de personnes appareillables en France, seulement 1,5 million sont équipées d’audioprothèses, ce qui correspond à un taux d’équipement de 32 %, contre 41 % au Royaume-Uni. « Parmi les causes invoquées pour expliquer ce sous-équipement, le prix des appareils est régulièrement avancé », souligne l’Autorité.
Une audioprothèse coûte en moyenne 1 550 euros l’unité, un prix qui comprend l’achat et le suivi du patient durant les 5 années qui suivent. « Ce montant peut constituer un frein à l’achat d’autant que les remboursements de l’assurance-maladie et des complémentaires santé demeurent faibles en France, le reste à charge s’élevant à 1 100 euros par oreille en moyenne », note l’Autorité.
Concurrence et reste à charge
Cette enquête permettra de savoir si la concurrence entre fabricants est satisfaisante, quatre d’entre eux se répartissant plus de 80 % du marché mondial. Elle étudiera également la marge des 3 065 audioprothésistes en France afin de savoir si elle est justifiée, et si le numerus clausus qui limite le nombre de praticiens dans le pays est pertinent. L’Autorité de la concurrence prévoit d’interroger l’ensemble des acteurs du secteur (fabricants, intermédiaires, distributeurs, prescripteurs et consommateurs) et de rendre un avis en décembre 2016.
Face à cette annonce, les audioprothésistes restent confiants. « Nous sommes relativement sereins, parce que non seulement nous avons des prix moyens tout à fait raisonnables, mais nous avons une satisfaction des patients mesurée internationalement qui est la meilleure d’Europe », a déclaré Luis Godinho, le président du syndicat national des audioprothésistes (UNSAF).
Plutôt que d’accroître la concurrence sur les prix de l’appareillage, qui se justifient selon l’UNSAF par l’importance du suivi professionnel des patients, le syndicat a préconisé en décembre de diminuer le reste à charge, qui est plus élevé que dans les pays voisins.
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