C'est un avantage pour un patient d'être en relation directe avec un professionnel de santé, estiment déjà une quarantaine de pharmaciens normands qui ont créé Hospivia Pays de Caux. L'association est à présent agréée par l'hôpital havrais Jacques Monod, établissement référent en matière de diabète du Havre à Fécamp (Seine-Maritime), et à Pont-Audemer (Eure). Les pharmaciens peuvent désormais assurer le suivi de patients sous pompe à insuline, dont le matériel est fourni par Oxypharm, filiale de la CERP, et partenaire habituel de l'association Hospivia. L'opération « pompes » a démarré en septembre 2017, et déjà une dizaine de patients sont suivis par leur pharmacien.
« Parfois, on ne savait même pas qu'un de nos patients était concerné : on recevait un colis qu'on lui remettait comme un colis de La Redoute. Avec le plan de suivi mis en place, on a établi un contact personnel avec le patient, qui nous permet de remonter une information au prestataire, quelle qu'elle soit », explique Christophe Delplanque, pharmacien à Harfleur, et président d'Hospivia Pays de Caux.
« Les patients nous connaissent, mais ne savaient pas qu'on faisait ce type de matériel médical. Maintenant qu'ils le savent, par l'hôpital d'ailleurs, ils nous disent préférer venir vers nous, leur pharmacien, que vers une société inconnue », poursuit Nathalie Dandois, pharmacienne à Épouville, une petite commune au nord du Havre. Emmanuelle, son adjointe, a suivi la formation obligatoire, dispensée par une infirmière d'Oxypharm, et suit une patiente. C'est une femme d'environ 70 ans, déjà cliente de la pharmacie, que son endocrinologue voulait passer sous pompe, « pour la régularité du traitement », mais elle refusait. L'acceptation de passer du stylo à injection à la pompe a été facilitée par la relation avec la pharmacie.
Au Havre, Marie-Laure Décultot avait suivi des réunions à l'agence de santé (ARS), puis à Hospivia, « parce que le sujet [l'] intéressait, ayant déjà des patients sous pompe ». L'hôpital l'a depuis contactée pour une malade habitant son quartier, mais qui ne fréquentait pas son officine. Du coup, elle devient plus fidèle à la pharmacie.
Protocole, formation et agrément
Hospivia Pays de Caux, créée depuis deux ans, a démarré par des contacts avec le milieu hospitalier. Il y a eu des réunions sur les pompes à insuline, ce qui a amené Christophe Delplanque à interroger Oxypharm. Les médecins ont mis des conditions, rappelle-t-il : l'élaboration d'un protocole, la tenue de formations, et avant tout agrément. Mais depuis, les quarante pharmaciens Hospivia sont entrés dans un tour : l'hôpital les contacte, comme il le fait avec les autres prestataires. « Et le nombre de pharmaciens croît, par effet boule de neige. »
À la pharmacie du Rouelle, Marie-Laure Décultot a suivi la formation avec toute son équipe. Pour la pharmacie d'Épouville, l'adjointe Emmanuelle a été accompagnée d'une préparatrice. L'infirmière d'Oxypharm est de plus très disponible, par téléphone, ou se déplace. « Nous aurons à l'avenir de plus en plus de patients concernés, estime Marie-Laure Décultot. On est capable de leur répondre, c'est donc bien qu'on soit présent sur ces problèmes-là. »
« Le diabète touche beaucoup d'adolescents et de jeunes adultes, poursuit Nathalie Dandois, la malbouffe concerne de plus en plus de gens. Ils apprennent qu'ils souffrent d'un diabète, mais l'hôpital, ou le spécialiste, ne les informent pas assez, par exemple sur l'alimentation. Nous aurons notre rôle à jouer, car le patient de demain est le jeune d'aujourd'hui. »
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %