Laboratoires (LEEM), fabricants de dispositifs médicaux (SNITEM), de lunettes (GIFO), entreprises du secteur dentaire (COMIDENT), de la chimie (SICOS), logisticiens de la santé (Logsanté)… Les 3 100 entreprises de la filière réunies au sein de la Fédération française des industries de santé (FÉFIS, 450 000 emplois, 90 milliards d’euros de chiffres d’affaires annuel), pressent les pouvoirs publics de mettre un terme aux « coupes brutales » dans le secteur. Elles souhaitent que la politique menée permette de financer l’innovation et de renouer avec la compétitivité.
« Nous adhérons aux ambitions d’un retour à l’équilibre des comptes sociaux à l’horizon 2020 mais nous nous interrogeons sur la méthode, déclare Jean-Luc Bélingard, président de Biomérieux et de la FÉFIS. Nous demandons que tous les leviers soient activés pour aider à l’employabilité, encourager la simplification administrative, renforcer l’attractivité de notre secteur. On parle aujourd’hui très peu des industries de santé alors qu’elles sont essentielles à la vie économique et sociale de notre pays. »
A cet égard, les industriels ont vécu comme une nouvelle désillusion le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 qui met lourdement à contribution le secteur du médicament à qui il est réclamé 1,5 milliard d’euros d’économies l’an prochain (baisses de prix des produits et des DM, génériques, biosimilaires, remises…).
« Ce budget de la Sécu est un copié-collé de ceux présentés les cinq dernières années par l’ancien gouvernement, il privilégie le rabot », résume le Dr Patrick Errard, président du LEEM (Les entreprises du Médicament) et vice-président de la FÉFIS, qui regrette une « stratégie comptable court-termiste ». « Le président de la République avait pourtant annoncé qu’une partie du redressement des comptes reposait sur la dynamique entrepreneuriale, en particulier des secteurs porteurs d’innovation », rappelle Patrick Errard.
Stéphane Regnault, président du SNITEM et vice-président de la FÉFIS, ne cache pas non plus sa « déception ». « On ne peut pas raboter tous les ans le chiffre d’affaires et les marges des industriels sans donner des signes de réorganisation de l’ensemble du système. »
Trop de lourdeurs
Les industriels misent beaucoup sur le futur Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), que le gouvernement projette d’ouvrir en 2018. Mais à leurs yeux, cette instance n’aura d’intérêt que si elle a les moyens de traiter la question clé de la compétitivité des industries de santé.
Car même si l’export représente toujours 34 milliards d’euros annuel – il s’agit du 3e secteur exportateur tricolore – le marché est en recul. « Quand on va à l’export, on y va avec un boulet attaché au pied », témoigne Stéphane Regnault. Le délai pour accéder au marché français (400 jours…) constitue un obstacle majeur – comparé aux 60 jours en Allemagne. Les industriels n’ont de cesse de demander au gouvernement d’« agir sur le temps long ». Exaspérés d’être chaque année mis davantage à contribution, eux aussi trouvent le temps long.
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