EN 2006, les laboratoires Urgo ont structuré leurs activités selon deux pôles d’expertise : Urgo Soins et Santé, d’une part, pour les produits à destination du grand public avec les marques Urgo, Humex et, plus récemment, Alvityl, et Urgo Médical, d’autre part, spécialisé dans la cicatrisation des plaies aiguës et chroniques et dont les deux marques phares sont Urgotul et Cellosorb. Après avoir longtemps évolué dans un contexte éthique, la marque adopte, en 1970, une nouvelle communication essentiellement tournée vers le consommateur et la pharmacie d’officine sans interaction avec le milieu médical. « Mais l’apparition des pansements hydrocolloïdes a changé la donne et provoquer une rupture de concept, explique Jean-François Robert, directeur général adjoint d’Urgo en charge d’Urgo Médical. Dès les années 1990, pour répondre aux besoins du corps médical et des soignants (infirmières notamment) nous avons développé une offre de pansements de cicatrisation modernes et ouvert le segment des interfaces en créant la technologie lipido-colloïde (TLC). »
Apparue en 2000 avec Urgotul la TLC n’a cessé d’évoluer. Elle peut désormais véhiculer et relarguer des actifs comme les sels d’argent au sein des plaies chroniques, ou être couplée à une compression multicouche pour faciliter le retour veineux dans la prise en charge de l’ulcère. Urgo travaille actuellement sur un modèle de compression bicouches, un système qui permet de maintenir un bon niveau de compression au repos et en mouvement, tout en facilitant la pose et en améliorant le confort du patient. Cellostart est une autre grande innovation des laboratoires. Ce pansement est un inhibiteur des enzymes protéases et un accélérateur de cicatrisation des plaies chroniques qui permet de raccourcir les délais. Une étude comparative en double aveugle, menée sur plus de 180 patients dans une quarantaine de centres hospitaliers, doit démontrer son efficacité versus une mousse non chargée en principe actif. Les résultats seront publiés fin janvier 2011.
Urgo se médicalise.
« Cette démarche, qui s’apparente au développement d’un médicament, même si nous souhaitons rester dans le cadre du dispositif médical, illustre et confirme nos investissements en recherche clinique et nos travaux scientifiques afin de valider nos produits et nos stratégies thérapeutiques, de leur donner une crédibilité vis-à-vis des professionnels de santé et d’en faire une référence, souligne le responsable d’Urgo Médical. Notre approche est également médico-économique avec le souci de la maîtrise des coûts grâce à des solutions performantes qui permettent de favoriser la vitesse de cicatrisation, de lutter contre la douleur et d’espacer les soins. »
La division Urgo Médical assure aujourd’hui 60 % du chiffre d’affaires global d’Urgo, et, en dix ans, son chiffre d’affaires est passé de 42 à 157 millions d’euros, ce qui positionne le laboratoire comme leader de la cicatrisation en France avec 21 % de parts de marché en ville, et à la troisième place en Europe (16 % du marché européen). Pour Jean-François Robert, ces résultats s’expliquent par une écoute attentive et permanente des praticiens et des soignants (mise en place de groupes de travail avec les infirmières) afin de comprendre leur pratique, leurs attentes et celles des patients. Ils sont aussi l’aboutissement des partenariats noués avec des unités de recherche publiques et privées (CNRS, CEA, Universités, Philips…) « Notre moteur est le goût pour l’innovation, et le pôle Urgo Recherche a doublé son budget en trois ans grâce au crédit d’impôt. Il travaille en étroite collaboration avec les services de développement », confie Jean-François Robert.
Cette mobilisation est à la hauteur de l’enjeu de santé publique puisque plus de 800 000 personnes sont atteintes de plaies chroniques en France. Déjà présente dans vingt pays, la division mise également sur le développement à l’international, en particulier sur les marchés émergents comme l’Asie, l’Europe centrale et l’Amérique latine (61 % du chiffre d’affaires sont déjà réalisés à l’international).
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