Des cas de cancers liés à des prothèses mammaires

Par

Publié le 17/03/2015

De nouveaux cas de cancers rares ont été dépistés en France chez des femmes porteuses d’implants mammaires, indique un rapport d’experts de l’Institut national du cancer (INCa) qui ne propose toutefois pas le retrait préventif des implants. Au total, 18 cas de lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés à un implant mammaire (LAGC-AIM) ont été recensés en France depuis 2011 dans le cadre de la surveillance particulière des implants mammaires. Ce type de cancer est une forme de lymphome non hodgkinien (cancer du système lymphatique). Il n’a été observé à ce jour que chez des femmes porteuses de prothèses mammaires. « Dans la majorité des cas, le lymphome incriminé est de bon pronostic. Un seul décès a été enregistré sur les 18 cas répertoriés », rassure Agnès Buzyn, présidente de l’INCa.

Pour les experts, il existe un lien clairement établi entre la survenue de cette pathologie et le port d’un implant mammaire, mais la fréquence de cette complication est cependant très faible. Ainsi, « il n’est pas recommandé aux femmes porteuses de prothèses mammaires de se les faire retirer », a clairement annoncé Marisol Touraine, ministre de la Santé, en soulignant que celles-ci « ne devaient pas céder à une inquiétude excessive », et que « la vigilance restait absolue ».

Dans un premier temps, il a été décidé que les femmes qui se font poser des implants mammaires doivent être obligatoirement averties de ce nouveau risque, même s’il est faible. « Des lettres d’information et de mise en garde ont été envoyées aux professionnels de santé », a précisé au « Parisien » François Hébert, directeur général adjoint de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Une réunion d’experts est en outre prévue fin mars. « S’il faut prendre des mesures, si on doit les interdire, nous le ferons », a affirmé François Hébert. Près de 40 000 femmes sont porteuses d’implants mammaires en France, dont 80 % pour des motifs esthétiques et 20 % à la suite d’un cancer.

Avec l’AFP.