DÈS 1949, Brothier, un pharmacien parisien, a relevé le défi de transformer une algue en un médicament sous forme de textile. Ainsi naît en France le pionnier mondial des alginates de calcium, toujours d’actualité. Au commencement il y a les algues marines et leur richesse en alginates, sous forme de sels de l’acide alginique. Rouges, brunes, vertes, il existe plus de 130 000 espèces d’algues. Aujourd’hui on en récolte plus de huit millions de tonnes par an, dont 70 % sont destinées à l’alimentation humaine. Les alginates sont exploités principalement pour leurs propriétés épaississantes dans des domaines très variés : textile (55 %) agroalimentaire (30 %) industrie du papier (7 %).
En France, leur développement dans le domaine de la santé est plus récent, sous forme d’alginates de sodium dans le traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) et d’alginates de calcium dans le traitement des plaies. Les premiers à les avoir utilisés de façon empirique et intuitive ont été les goémoniers : ils avaient observé que l’algue, une fois coupée, laissait échapper une substance visqueuse qui, au contact de l’eau de mer, se transformait en un gel capable d’arrêter leurs saignements et de guérir leurs plaies. Les chercheurs se sont intéressés à ce phénomène et ont constaté que le suc de l’algue coupée contenait de l’alginate de soude qui coagulait au contact de l’ion calcium de la mer, et formait un caillot stable qui se gélifie et s’enlève facilement. Ce n’est qu’en 1949 que le Pr Jean Gosset, éminent chirurgien français, membre de l’Académie de Chirurgie et de Médecine, légitime la place de l’alginate de calcium dans l’hémostase et encourage la préparation à l’échelle commerciale de la poudre d’alginate de calcium. Ainsi est né Coalgan, le premier tampon hémostatique sous forme de ouate, dont les fibres non tissées, très solides, permettent un tamponnement ferme de la zone hémorragique et une bonne imprégnation sous forme d’un caillot. Elles se stérilisent facilement, leur résorption est rapide et elles sont parfaitement tolérées par les tissus vivants.
Un contrôle qualité à tous les niveaux.
« Nous utilisons exclusivement les algues brunes ou phéophycées, espèce laminaria. La matière première est la poudre d’alginate de sodium, obtenue après récolte raisonnée des algues selon un cahier des charges très rigoureux pour respecter l’écosystème », précise Sandrine Lardière, responsable Contrôle Qualité. Après une purification, une textilisation et une filature en milieu humide, les fibres sont soumises à un bain de chlorure de calcium durant lequel se produit un échange entre les ions sodium et calcium. Le gel obtenu est étiré, lavé et séché, pour obtenir les fibres d’alginate de calcium sèches. Celles-ci sont ensuite soumises à différentes opérations pour acquérir homogénéité et résistance, tout en gardant leur pouvoir de capillarité.
Ainsi, quotidiennement, les équipes Brothier transforment une solution d’alginate en fibres, puis elles les textilisent sans altérer la molécule originale ni la contaminer. « Pour chaque produit, des procédés de production spécifiques sont mis au point et les outils industriels sont développés sur mesure, détaille la responsable qualité. Pour chaque étape de production (de la matière première au produit fini stérilisé) de nombreux tests de contrôle sont conçus en interne : plus d’une centaine de paramètres étroitement liés entre eux assurent la qualité identique des produits finis en termes de sécurité et d’efficacité. » Depuis 1949, Brothier n’a jamais connu de rupture de stock ni de rappel de lot.
L’excellence réglementaire.
Le Laboratoire Brothier continue à développer, produire et mettre sur le marché des gammes de biopolymères d’origine marine pour la réparation tissulaire, sous forme de compresses, de mèches, de gaines et de poudre. « La clé de voûte de la stratégie Brothier est la recherche clinique, elle est menée exclusivement en France et représente 12 % du chiffre du laboratoire, souligne Marina Samardzic, directrice générale du Développement. Tous nos produits respectent les exigences européennes et internationales, ils sont issus de notre propre recherche et de technologies brevetées. »
Les produits de médication familiale disponibles en pharmacie sont les gammes Coalgan, Stop-Hémo, pour les plaies superficielles, et Algostéril pour la cicatrisation des plaies traumatiques profondes, chroniques ou infectées. Les produits Brothier mis à la disposition des services de chirurgie et de médecine, ainsi que de nombreux établissements hospitaliers, répondent aux plus hautes exigences de sécurité et d’efficacité pour l’hémostase peropératoire et la cicatrisation de pertes de substances. Brothier est le seul à avoir conçu et mis sur le marché, en 2009, le premier alginate de calcium résorbable et implantable indiqué dans la prévention des fuites aériennes et la cicatrisation du parenchyme pulmonaire.
« Brothier est une histoire d’hommes dont l’objectif est de satisfaire aux plus hauts critères d’intégrité, se félicite Christian Giradière, président des Laboratoires. Notre philosophie et nos pratiques professionnelles s’inscrivent dans la préservation des ressources naturelles, la réduction des consommations à tous les niveaux de l’entreprise, le recyclage et le choix de fournisseurs et de partenaires qui doivent répondent à des exigences de qualité. »
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