LA SAGA DES MARQUES
BIEN CONNUE pour soulager cors et ampoules, la marque Compeed est née en 1985. Mais ses origines sont bien plus anciennes et se confondent avec celles d’une autre marque, dédiée au soin des stomies et aux troubles de la continence : Coloplast. L’histoire commence en 1954, au Danemark. Élise Sorensen, une infirmière danoise, a une sœur cadette, Thora, qui apprend, à 32 ans, qu’elle souffre d’un cancer intestinal. Obligée de subir une colostomie, la jeune femme se retrouve alors limitée dans ses activités physiques et sociales, du fait de la faible performance des stomies de l’époque. Souffrant de l’odeur, de l’inconfort et craignant que sa poche ne fuie en public, elle refuse de sortir de chez elle. Touchée par la détresse de sa sœur, Élise s’emploie à trouver une solution pour la soulager. Elle a l’idée d’utiliser le plastique, qui commence à envahir tous les domaines de la vie à l’époque, pour développer la première poche à usage unique pour stomie. Recouverte par une couche d’oxyde de zinc, qui assure son attachement à la peau, cette poche adhésive ne fuit pas. Non poreuse, mince et élastique, elle permet à Thora de vivre à nouveau une vie normale. Élise cherche alors un fabricant qui pourra concrétiser son invention afin d’en faire profiter d’autres patients, mais aucun ne se montre intéressé. Jusqu’au jour où la femme d’un industriel, une infirmière nommée Johanne, parvient à persuader son mari du potentiel de la poche. Aage Lois-Hansen, fabricant d’emballages plastiques, se lance alors dans le projet. Et en 1957, le laboratoire Coloplast est créé. Il fabrique et commercialise les poches inventées par Élise, qui rencontrent rapidement un vif succès.
Comfeel, ancêtre de Compeed.
À partir de 1980, Coloplast développe un pansement hydrocolloïde pour le soin des plaies, une technologie innovante permettant d’optimiser la cicatrisation. Baptisé Comfeel, il est composé de particules d’hydrocolloïde qui absorbent les exsudats de la plaie. L’adhésif est réparti sur l’ensemble du pansement et permet une cicatrisation en milieu humide. Le film polyuréthane qui le recouvre prévient les infections, grâce à son imperméabilité à l’eau, aux impuretés et aux bactéries. Il laisse cependant la peau respirer. Enfin, la forme en biseau du pansement permet d’éviter les frottements grâce à un effet coussinet. Il peut adhérer plusieurs jours afin d’accélérer la cicatrisation. Au début, il s’adresse surtout à des sportifs, en leur offrant une « seconde peau » qui soulage rapidement les douleurs dues aux ampoules.
En 1985, Comfeel devient Compeed. Dans les années 1990, Compeed élargit sa gamme hydrocolloïde et s’ouvre à l’international. Il arrive sur le marché français en 1995, parallèlement au lancement de son premier pansement pour les cors. En 2002, le groupe Johnson & Johnson rachète la marque. La communication autour de Compeed, plutôt axée sur les sportifs au départ, prend alors une orientation plus féminine et glamour, afin de conquérir un public plus large. Les amateurs de sport ne sont en effet pas les seuls à souffrir d’ampoules : les femmes qui achètent de nouvelles chaussures peuvent également rencontrer ce genre de désagrément… Et Compeed leur propose la solution pour se réconcilier avec leurs talons hauts. « Vous adorez vos nouvelles chaussures mais détestez des ampoules qui vont avec ? Compeed ampoules soulage la douleur en dix secondes », proclame ainsi l’une des publicités télévisées de la marque.
Fournisseur officiel des athlètes.
En 2005, le premier stick antiampoules est lancé. Utilisable en prévention, il s’applique sur les pieds ou les autres parties du corps que l’on souhaite protéger des frottements. Invisible et facile à utiliser, il est conçu pour ne pas tacher et ne pas rendre les pieds glissants. En revanche, il ne doit pas être utilisé sur des ampoules déjà formées ou des plaies ouvertes.
En 2006, Compeed utilise son savoir-faire en matière de plaies pour s’attaquer aux affections d’une autre partie du corps : les lèvres. Il crée un patch antibouton de fièvre qui, contrairement aux traitements traditionnels à base de crèmes, ne traite pas le virus mais plutôt la plaie. Partant du principe que le virus de l’herpès ne peut jamais être supprimé de l’organisme, la marque choisit de s’attaquer aux symptômes les plus gênants. Le patch permet ainsi de soulager les douleurs, démangeaisons et brûlures occasionnées par le bouton de fièvre et de limiter la contamination. Il protège physiquement la plaie et tient en place huit heures sans réapplication. Il évite également la formation de croûte, ce qui facilite et accélère la cicatrisation. Autre avantage pour les dames : il est possible de se maquiller par-dessus le patch, ce qui permet de masquer un bouton de fièvre disgracieux.
En 2010, Compeed devient fournisseur officiel de la Fédération française d’athlétisme. La marque est présente lors de rassemblements comme les 20 km de Paris ou des championnats de France. Elle y organise des campagnes d’information et d’échantillonnage destinées à tous les amateurs de sport. Et, pour l’année 2012, Compeed choisit comme égérie la joueuse de tennis danoise Caroline Wozniacki, numéro 1 mondiale. Photographiée en chaussures à talons hauts, raquette en main sur un court de tennis, la joueuse explique que, en tant qu’athlète professionnelle, elle a « toujours souffert d’ampoules, en particulier durant les périodes de fortes chaleurs. Mais je ne les laisse pas me ralentir », assure-t-elle. En travaillant avec Compeed, elle souhaite « montrer aux femmes à travers le monde que, avec les bons soins pour les pieds, les ampoules ne pourront pas les arrêter dans la poursuite de leurs passions ». Cette collaboration s’achève fin 2012.
Pour compléter sa gamme de soins des pieds, Compeed lance en 2012 un pansement pour les cors « 2 en 1 », qui conjugue protection et hydratation. Il allie les avantages d’une crème et d’un pansement, afin de stopper le développement des cors naissants. Une pastille ultra-hydratante contenant de la vaseline assure une hydratation ciblée et continue, tandis que l’effet coussinet du pansement permet de soulager la douleur et d’éviter les frottements. Enfin, en 2013, Compeed propose un nouveau packaging pour ses pansements « ampoules talon », conçu par le styliste Jordi Labanda. La marque dispose désormais de 17 références sur trois segments : ampoules, cors et callosités et boutons de fièvre. En traitement ou en prévention, pour les talons, la plante ou les orteils, Compeed offre ainsi un large panel de solutions permettant à chacun de trouver chaussure à son pied…
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