La consommation d'antibiotiques a baissé de 15 % entre 2009 et 2018 en France. Malgré ce net progrès, l'Hexagone reste le 3e pays européen le plus consommateur en la matière. En médecine vétérinaire, l'utilisation des antibiotiques a fortement chuté ces 8 dernières années mais un effet seuil commence à apparaître.
À l'occasion de la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, l'agence Santé publique France a publié ce matin un rapport sur la consommation des antibiotiques prescrits en ville, soit 93 % de la consommation totale. Malgré une hausse entre 2014 et 2016, le nombre de doses consommées se stabilise à 22,5 doses pour 1 000 habitants et par jour (contre 22,7 en 2009), tandis que le nombre de prescriptions baisse de 15 % entre 2009 et 2018. Les antibiotiques les plus consommés en 2018 sont les bêtalactamines, dont l'amoxicilline, prescrits en 1e intention comme recommandé par la Haute Autorité de santé (HAS), tandis que la consommation de fluoroquinolones diminue significativement dans la population globale et en particulier chez les moins de 14 ans. En revanche, les fluoroquinolones continuent à être utilisées chez les plus de 65 ans : une augmentation est observée en nombre de doses mais elle n'est pas confirmée par le nombre de prescriptions.
Santé Publique France insiste sur les progrès concernant la résistance d'Escherichia coli aux céphalosporines de 3e génération (C3G) en ville comme en EHPAD. Sa résistance aux fluoroquinolones stagne en ville mais diminue en EHPAD. « Ces résultats concernant la ville sont encourageants mais la lutte contre l'antibiorésistance reste un enjeu majeur de santé publique. En effet, la consommation des antibiotiques en France demeure encore en 2018 environ 30 % supérieure à la moyenne européenne », note Santé publique France. Le meilleur élève européen, les Pays-Bas, affiche 9,7 doses d'antibiotiques pour 1 000 habitants et par jour, soit trois fois moins qu'en France. Selon l'agence, « l'assurance-maladie pourrait économiser 400 millions d'euros si la consommation française était la même que celle des Pays-Bas ». Une donnée dont l'assurance-maladie est consciente puisqu'elle développe depuis plusieurs années des actions à destination des professionnels de santé pour un « juste recours aux antibiotiques ». Dernière action mise en place : « favoriser le recours au TROD angine en simplifiant son accès à l'officine ».
En santé animale, les plans EcoAntibio I et II lancés en 2011 et en 2017, ont permis de baisser considérablement l'usage des antibiotiques chez les animaux de rente (lire notre article « abonnés »). En 8 ans, le volume total des ventes d'antibiotiques a chuté de 48 % et continue à baisser. Mais selon les derniers chiffres de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), l'exposition globale des animaux aux antibiotiques a augmenté de 0,7 % entre 2017 et 2018 et touche davantage les bovins (qui enregistraient jusqu'alors les plus forts reculs) et les lapins, alors que la baisse se poursuit pour les volailles, les porcs et les chiens et chats. « On savait qu'un jour on atteindrait un plancher, il faut s'assurer qu'on ne reparte pas à la hausse », souligne Jean-Pierre Orand, directeur de l'Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV).
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %