Premier constat : l’assiette des Français comporte de plus en plus de produits transformés, en majorité d'origine industrielle. Par rapport à Inca 2 (2006-2007), l'étude Inca 3 montre une augmentation des plats préparés à base de légumes, pommes de terre, céréales, viandes et poissons, ainsi que des sandwichs, pizzas, quiches, pâtisseries salées. Leur consommation est de 68 % chez les enfants et 50 % chez les adultes. « Il est alors difficile d'appliquer les recommandations du programme national nutrition santé (PNNS) fondées sur les aliments bruts », commente Carine Dubuisson, coordinatrice scientifique de l'étude. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) confirme que les Français ne suivent pas les recommandations nutritionnelles. « À l’exception du repère alimentaire sur les fruits et légumes, seule une minorité de la population connaît les repères du PNNS établis en 2001. » Résultat : la situation sur le statut pondéral (17 % des enfants et 51 % des adultes sont en surpoids ou obèses), l'activité physique et la sédentarité restent préoccupantes pour l'ensemble de la population, malgré les plans nationaux mis en œuvre depuis 2001.
L'agence sanitaire relève un pourcentage inquiétant de sédentaires : la moitié des 11 à 14 ans, deux tiers des adolescents de 15 à 17 ans et plus de 80 % des adultes de 18 à 79 ans sont concernés. En sept ans, le temps quotidien passé devant un écran pour les loisirs a augmenté de 20 minutes en moyenne chez les enfants et de 1 h 20 chez les adultes. Dominique Gombert, directeur de l'évaluation des risques, évoque l'élaboration en cours du PNNS 4 et la tenue actuelle des États généraux de l'alimentation. Dans ce contexte, l'Anses recommande notamment de prévoir un repère spécifique sur la sédentarité, en complètement de celui sur l'activité physique.
Trop de denrées crues et de compléments alimentaires
Autre fait marquant, les résultats de l'étude Inca 3 montrent l'apparition de nouveaux enjeux en termes de sécurité sanitaire des aliments. Ils dénoncent un certain nombre de pratiques potentiellement à risques microbiologiques comme la consommation accrue de denrées animales crues (poisson, tartare de bœuf, sushis, œufs) chez plus de 80 % des individus âgés de 15 à 79 ans ; des temps plus longs de conservation de denrées périssables avant consommation ; des dépassements des dates limites de consommation ; des températures relevées dans les réfrigérateurs domestiques supérieures à + 4 °C (43 % tournent à + 6 °C, 20 % à plus de + 8°).
L'approvisionnement via des circuits non ou partiellement soumis aux contrôles officiels de sécurité est une pratique de plus en plus courante qui expose aussi à des risques potentiels (potager, chasse, pêche, eau de puits privé). En effet, les aliments issus de ces circuits peuvent présenter des contaminations physicochimiques ou biologiques mal documentées à ce jour.
Autre élément nouveau dont s'alarment les experts de l'Anses : la consommation de compléments alimentaires ne cesse de progresser, aussi bien chez les enfants de 3 à 17 ans, passant de 12 % à 19 %, que chez les adultes dont 29 % en consomment, alors qu’ils étaient 20 % entre 2006-2007. Ce sont les femmes âgées de 18 à 44 ans ayant un haut niveau d’étude qui en consomment le plus, notamment en hiver. Ils sont principalement achetés en pharmacie mais l'achat sur Internet s'est fortement développé. Leur consommation n'est pas anodine et l’agence rappelle qu’elle a mis en place depuis 2009 un dispositif de nutrivigilance pour repérer et expertiser d’éventuels effets indésirables liés aux compléments alimentaires. « Les professionnels de santé sont plus que jamais des acteurs indispensables du dispositif » estime Carine Dubuisson.
D'après une conférence de presse de l'Anses.
* Étude menée entre février 2014 et septembre 2015 en métropole, auprès de 5 855 individus (2 698 enfants et 3 157 adultes).
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