La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de malvoyance chez les plus de 50 ans. Elle se déclare généralement à partir de 65-70 ans et devient de plus en plus fréquente avec l’âge. Plus de 10 % de la population des 80-90 ans ont des formes avancées de DMLA.
« Compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie, l’incidence de la DMLA ne va pas cesser d’augmenter dans les prochaines années », déclare le Pr Jean-François Korobelnik (CHU de Bordeaux). Les personnes âgées ne doivent pas attendre les premiers symptômes (baisse de l’acuité visuelle, métamorphopsies, scotome…) pour consulter un ophtalmologiste.
Compléments alimentaires en prévention
Un dépistage systématique par un examen du fond d’œil à partir de 65 ans permet de détecter les drusens, dépôts sous la macula qui prédisposent à la survenue d’une DMLA. Il existe deux facteurs de risque modifiables : le tabagisme et l'alimentation. « La meilleure arme est la prévention. Au stade précoce (maculopathie liée à l’âge), lorsque des drusens sont découverts, des compléments alimentaires (oméga 3, lutéine, zéaxanthine, vitamine C) sont recommandés pour retarder le risque de passage à une forme avancée de DMLA, explique le Pr Jean-François Korobelnik. Ces compléments ne sont pas remboursé, pour un bénéfice non visible à court terme et malheureusement de nombreux patients abandonnent ».
Lorsqu’il n’y a pas de drusens visibles, le patient peut être rassuré mais il est conseillé de ne pas fumer (le tabagisme augmente le risque de survenue de la maladie d’un facteur 6) et d’avoir une alimentation équilibrée de type méditerranée, riche en anti-oxydants (fruits et légumes) et en oméga 3 (poissons gras). « Au stade précoce, on ne peut pas prédire quelle forme de DMLA avancée va apparaître, la moitié évolue vers la forme atrophique, l’autre vers la forme humide », souligne le Pr Jean-François Korobelnik.
La forme sèche ou atrophique est caractérisée par un amincissement de la macula qui provoque une baisse lente et progressive de la vision. La forme humide ou exsudative est quant à elle caractérisée par le développement de néovaisseaux sous la macula qui peuvent provoquer une perte rapide de la vision.
Injections répétées dans la forme humide
Le traitement dépend de la forme de la maladie. Depuis plus d’une dizaine d’années, la forme exsudative bénéficie d’un traitement qui repose sur les médicaments anti-VEGF (Lucentis, Eylea) administrés en injections intra-vitréennes, toutes les 4 à 6 semaines. « Ces injections sont efficaces pour limiter la progression des néovaisseaux, améliorer la vue ou la maintenir, à condition qu'elles soient répétées, sinon la maladie redémarre. Leur fréquence dépend de l’activité de la maladie et varie d’un patient à l’autre », précise le Pr Jean-François Korobelnik. Il faut parfois motiver les patients qui peuvent se décourager, se disant : « de toute façon, je suis vieux... je vois encore de l’autre ... ».
Initialement, la DMLA touche le plus souvent un seul œil. Le risque de bilatéralisation est de 50 % à 5 ans. « Les études épidémiologiques au Danemark et en Israël ont montré que depuis l’introduction des anti-VEGF, la cécité liée à la DMLA a diminué de moitié. Une acuité visuelle maintenue améliore grandement la qualité de vie du patient âgé et lui permet de garder son autonomie ». Pour la forme atrophique, il n’existe toujours pas de traitement permettant de ralentir son évolution. Des études cliniques sont en cours, notamment avec des traitements visant à freiner la cascade inflammatoire à l’origine de l’atrophie.
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