Tous les pharmaciens et les médecins le savent, le rhizome du petit houx, ou fragon épineux (Ruscus aculeateus), qui entre dans la composition du Cyclo 3, est à l’origine de la création des Laboratoires Pierre Fabre. Près de 60 ans plus tard, le Cyclo 3 devenu Cyclo 3 Fort reste toujours indiqué dans le traitement de l’insuffisance veineuse malgré son déremboursement en 2008. Il connaît même un regain d’intérêt grâce aux résultats d’une méta-analyse qui lui ont permis d’obtenir le plus haut niveau de recommandation, à savoir 1A, dans les guidelines internationaux publiés dans la revue « International Angiology » en 2018.
Aujourd’hui, 210 extraits de plantes sont utilisés au sein des Laboratoires Pierre Fabre et près de 70 % de son chiffre d‘affaires reposent sur la commercialisation de produits dont le principe actif provient de la nature. Des médicaments comme Permixon, issu des baies d’un petit palmier rampant, Serenoa repens, ou Navelbine et Javlor issus de la Pervenche tropicale. Les produits de dermocosmétique A-Derma, Klorane, Galénic, René Furterer. Et les gammes de phytothérapie et d’aromathérapie Naturactive. Les compléments alimentaires comme Urisanol Flash, Activ 4 et Seriane, également à base de plantes, sont signés Naturactive.
Conservation d’espèces menacées
Créé en 2001 et ouvert uniquement aux professionnels, le Conservatoire botanique Pierre Fabre de Soual (Tarn) accueille de plus en plus de pharmaciens et de médecins curieux de comprendre l’origine de ces produits qu’ils conseillent ou prescrivent. Ce lieu de recherche, de sauvegarde et de conservation est en effet passionnant. Il abrite plus de 1 200 espèces de plantes sur pied, dont un tiers en voie de disparition. Entièrement réaménagé en 2017, il comprend un grand droguier du XVIIIe siècle et un cabinet de curiosités, mais aussi un jardin botanique et des serres qui répondent en premier lieu à une vocation de conservatoire du vivant.
Deux serres sont dévolues aux espèces originaires de la zone tropicale humide et des régions arides d’Amérique du Sud, et surtout de Madagascar. La troisième, qui accueille des végétaux sélectionnés faisant l’objet de recherches et de suivi scientifique, jouxte un laboratoire de cultures in vitro. « 80 000 espèces végétales sont en train de disparaître sur les 220 000 existantes. Face à ce constat, nous nous sommes posé la question : et si notre avenir thérapeutique était là, quelque part dans nos serres ? Nous échangeons d’ailleurs des espèces rares ou protégées avec d’autres institutions spécialisées à des fins de recherche et de conservation », explique Jean-Gabriel Fouché, directeur enthousiaste du Conservatoire botanique de Soual. « Et bien sûr nous travaillons en collaboration avec le centre de recherche et développement Pierre Fabre du site de Langlade (Toulouse), construit sur la friche de l’ancienne usine AZF, où Pierre Fabre souhaitait développer des synergies entre recherche pharmaceutique et recherche cosmétique, toutes deux basées sur le développement d’actifs issus de la biotechnologie des végétaux. » Ce centre abrite, entre autres, la plus riche collection privée au monde d’échantillons séchés et broyés conservés, un patrimoine unique et précieux qui s’enrichit encore d’année en année.
100 % « made in Tarn »
Pour préserver les ressources végétales et en même temps répondre à leurs objectifs d’innovation, de sécurisation des approvisionnements et de qualité des actifs végétaux, les Laboratoires Pierre Fabre ont mis en place une démarche spécifique appelée Botanical Expertise PF, reconnue par le label européen EFQM (European foundation for quality management) délivré par l’AFNOR. Cette démarche porte sur le développement des actifs végétaux, depuis la recherche sur les plantes jusqu'à leur mise en culture, en passant par la production des actifs et leur utilisation dans les formules des produits. L’Hélichryse italienne, par exemple, très recherchée pour ses vertus apaisantes et régénérantes, est, depuis 2015, récoltée à Lavaur, distillée et conditionnée à proximité pour donner l’huile essentielle bio chémotypée Naturactive, certifiée 100 % « made in Tarn ».
Le laboratoire essaie actuellement d’acclimater d’autres plantes comme l’harpagophyton (pour les gélules Elusanes utilisées dans les douleurs articulaires mineures). Pour celles qui ne résistent pas en France, il s’approvisionne directement auprès d’agriculteurs sélectionnés sous le signe d’une agriculture biologique ou raisonnée et du commerce équitable. Mais les produits Naturactive sont élaborés et contrôlés presque exclusivement dans l’Hexagone. Ils ont d’ailleurs été les premiers à bénéficier du label Origine France Garantie en pharmacie. Un argument supplémentaire à mettre en avant au comptoir…
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