La crise sanitaire liée au Covid-19 a radicalement transformé nos habitudes d'hygiène. Plus question d'entrer dans un lieu clos sans porter un masque et certaines villes l'ont même imposé dans leurs rues. Impensable de toucher des objets, sans parler de personnes, sans se passer les mains au gel hydroalcoolique, à défaut de l'eau et du savon. Sur les lieux de travail, dans les transports en commun, dans les commerces, la vie masquée et désinfectée s'est imposée à tous. Mais ces accessoires et solutions de protection, en contact prolongé, directement sur la peau ou au plus près, ne sont pas sans produire des effets indésirables chez certains usagers. « En ce qui concerne les masques, les allergies ne sont pas le problème », précise d'emblée le Pr Annick Barbaud, chef du service dermatologie et allergologie de l'hôpital Tenon et membre de la SFD (Société Française de Dermatologie).« Qu'il s'agisse de masques chirurgicaux, FFP2 ou en tissu, très peu de matériaux allergisants les composent donc le risque de réaction cutanée est minime. »
Pour autant, certaines personnes se plaignent d'irritations consécutives au port prolongé du dispositif de protection. « Celui-ci crée une occlusion et un léger frottement que les peaux sensibles, irritables, réactives, peuvent avoir du mal à supporter tout au long de la journée. » Pour ces épidermes qui réagissent au froid, au changement brutal de température, au savon, le masque constitue une source d'irritation supplémentaire. Apparaissent alors des rougeurs, une sensation de tiraillement, d'échauffement. « Les peaux sensibles doivent bien être nettoyées le soir, simplement à l'eau ou en utilisant un démaquillant puis de l'eau pour bien débarrasser l'épiderme des particules résiduelles. » La toilette se termine par la pulvérisation d'une brume d’eau sur le visage que l'on absorbe à l'aide d'un mouchoir ou d'une serviette très douce en tapotant délicatement. « Puis, on applique une crème hydratante qui va apporter des éléments nutritifs et apaiser l'épiderme. »
Compenser l'aggravation des symptômes
La situation se complique dans les cas de maladie cutanée. Dermatite atopique, dermite séborrhéique, rosacée, voient leurs symptômes aggravés par le port du masque. « Les personnes atopiques qui ont une atteinte au visage supportent très mal l'occlusion et les frottements que génère le dispositif de protection, poursuit Annick Barbaud.La peau répond par une poussée d'eczéma qui n'est pas une réaction allergique mais purement mécanique. »
Comme il n'est pas possible de renoncer à se protéger hors de chez soi, les sujets atopiques doivent effectuer leurs soins quand ils ne sont pas contraints par le port du masque c’est-à-dire à domicile, souvent le soir. Après avoir bien nettoyé la peau, les patients sous traitement topique appliqueront leur crème avant d'aller se coucher et ceux qui ne sont pas traités utiliseront une crème hydratante à renouveler le matin. « L'intérêt est de soulager - en traitant et en hydratant - la peau le plus possible dans les moments où elle est à l'air libre. Pour ceux qui le peuvent, il est préférable de porter un masque en coton très doux qui doit toujours être lavé au préalable pour débarrasser le tissu des produits de traitement qu'il a pu recevoir. »
D'autres dermatoses – dermite séborrhéique, rosacée - peuvent être aggravées par le port du masque. « Si les manifestations de la maladie augmentent, il faudra renforcer les traitements locaux en accord avec le médecin. » L'acné rétentionnelle, localisée autour de la bouche et sur le menton, est une autre des affections cutanée qui peut se développer à la faveur des mesures de protection. « La maladie est aggravée quand les pores de la peau sont obstrués. Les personnes qui sont atteintes d'acné rétentionnelle ne doivent pas appliquer de cosmétiques couvrants ou comédogènes. Le mieux est alors d'éviter de se maquiller sous le masque. » Dans tous les cas de figure où une maladie de peau est présente, le port du masque est prioritaire. « Il vaut mieux aller consulter son dermatologue et augmenter son traitement que de renoncer à cette protection. ».
Une barrière lipidique cutanée dégradée
Le visage n'est pas la seule zone cutanée mise à mal dans cette période de crise sanitaire. La peau des mains, au contact récurrent du gel hydroalcoolique, peut aussi souffrir. « L'alcool présent dans la solution dégrade la barrière lipidique cutanée laissant la couche cornée sans protection. » La peau rougit, s'échauffe et craquelle aux endroits où elle est la plus fine - les bords latéraux des doigts, les espaces interdigitaux, le dos de la main. « Il s'agit moins d'allergie que de dermite d'irritation. »
Dès lors, il faut éviter d'aggraver le phénomène en se protégeant des agressions extérieures. Porter des gants - dont l'intérieur est en coton doux – quand on sort dehors, éviter le contact de l'eau chaude et des détergents à la maison, sont des réflexes indispensables. « Il faut également bien hydrater ses mains à l'aide d'une crème très émolliente, un geste à renouveler plusieurs fois dans la journée. »
Quand la peau est très abîmée, on peut profiter au maximum de l'effet réparateur des crèmes en suivant une méthode simple. « Avant de se coucher, on applique de la crème sur ses mains puis on enfile un premier gant humidifié suivi d'un deuxième gant sec ou en vinyle. On peut aussi n'enfiler qu'un gant en vinyle sur la main enduite de crème. Cette méthode permet d'accélérer la cicatrisation de la peau. » Dans la journée, on continue d'hydrater les mains et d'appliquer le gel hydroalcoolique une fois que la crème a bien pénétré la peau. « La SHA est moins irritante qu'un lavage répété à l'eau et au savon qui décape la couche cornée , rappelle la dermatologue.En outre, elle ne contient pas de perturbateurs endocriniens et peut donc être utilisée à volonté. En revanche, elle peut être irritante au contact de l'eau et ne doit pas être rincée après l'application. »
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