Quelques définitions
Pellicules sèches :
Elles correspondent à des squames très fines, blanches, qui se détachent facilement du cuir chevelu, tombent et recouvrent les épaules. Elles traduisent un cuir chevelu sec et déshydraté. Elles peuvent s’accompagner de légères démangeaisons.
Pellicules grasses :
Ces pellicules se présentent sous la forme de squames jaunes et grasses. Contrairement aux pellicules sèches, les pellicules grasses restent collées au cuir chevelu par le sébum. On les observe principalement au niveau du front, derrière les oreilles ou dans la nuque. Elles s’accompagnent souvent de démangeaisons et de rougeurs. On les observe également dans le cas de la dermite séborrhéique (cf. Encadré).
Malassezia furfur (autrefois appelée Pityrosporum ovale) :
Levure lipophile qui appartient à la flore commensale du cuir chevelu et de la peau. Elle doit son nom au scientifique français qui l’a découverte, Louis-Charles Malassez. Une prolifération anormale de cette levure lui confère une pathogénicité, à l’origine de diverses dermatoses dont la dermite séborrhéique et le pityriasis versicolor. Sur un cuir chevelu à pellicules, Malassezia est présent à 75 % au lieu de 45 % sur un cuir chevelu sain.
Le FHL :
Ces initiales ne sont pas celles d’un philosophe contemporain ! Il s’agit d’un mélange normal de sueur et de sébum recouvrant l’épiderme du cuir chevelu et la base du cheveu. Son pH est d’environ 5,6.
La séborrhée :
Ce phénomène correspond à la production exagérée de sébum par les glandes sébacées. Le sébum envahit le canal folliculaire puis s’écoule vers l’extérieur, imprégnant le cuir chevelu et une partie plus ou moins importante de la tige pilaire. Cette situation favorise la prolifération de Malassezia au niveau du cuir chevelu.
Physiopathologie de l’état pelliculaire
Comme pour le reste de la peau, le renouvellement du cuir chevelu permet l’élimination des cellules mortes sous forme de squames, en vingt à trente jours. Cette desquamation est normale et discrète. Un dérèglement de la kératogenèse peut être à l’origine d’une desquamation exagérée. Dans ce cas, le renouvellement des cellules se fait en sept à dix jours. Cette accélération a pour conséquence l’élimination de cellules plus épaisses, incomplètement kératinisées. L’accumulation de ces cellules à la surface du cuir chevelu est à l’origine des pellicules. L’équilibre qui existe au niveau cuir chevelu entre la flore saprophyte et la production de sébum est rompu, s’accompagnant très souvent d’une prolifération anormale de Malassezia furfur. Celui-ci devient alors pathogène et induit une irritation et une inflammation à l’origine des démangeaisons et de l’apparition de plaques rouges.
Le processus de formation des pellicules est le même, qu’il s’agisse de pellicules sèches ou de pellicules grasses.
Près de la moitié de la population est confrontée à ce problème au cours de la vie, avec un pic chez l’adolescent et l’adulte jeune. Les hommes semblent plus touchés que les femmes.
Plusieurs éléments peuvent favoriser la survenue d’un état pelliculaire. Ainsi, la pollution, la fièvre, des troubles hormonaux, un entretien inadapté avec l’emploi de shampooings agressifs, des lavages trop fréquents, le stress ou l’hérédité sont autant de facteurs à prendre en compte.
Les mots du conseil
Le conseil à l’officine porte sur les différents soins développés depuis plusieurs années pour combattre les états pelliculaires. L’objectif de ces soins est double, puisqu’il doit permettre de limiter la prolifération de Malassezia, et de rétablir l’équilibre constitutif c’est-à-dire de revenir à une production de sébum normale, un FHL de bonne qualité et une desquamation imperceptible. Cela permettra en outre d’apaiser les autres symptômes tels que démangeaisons et plaques rouges. L’état pelliculaire est la plupart du temps récidivant, d’où l’importance de poursuivre les soins sur une longue durée, et de sensibiliser le patient à l’utilisation de produits adaptés.
La demande d’un soin antipelliculaire peut être l’occasion de suspecter une pathologie dermatologique plus sévère (psoriasis, dermite séborrhéique) et permet ainsi d’orienter le client vers une consultation médicale. En outre, chez l’enfant, l’état pelliculaire est rare. Il doit faire rechercher l’existence d’une cause pathologique telle qu’une dermatite atopique.
Les produits du conseil
En cas d’état pelliculaire simple, l’examen visuel et les questions concernant l’entretien habituel des cheveux permettent d’orienter le patient vers les différents produits de soin.
Certaines gammes se composent de soins d’attaque et de soins d’entretien ou soins antirécidives. La plupart des soins disponibles se composent de substances kératolytiques, kératoréductrices ou kératorégulatrices, et de substances antifongiques. Parmi les substances kératolytiques, on peut citer l’acide salicylique (Kertyol PSO, Nodé K, Xérial), l’acide glycolique ou l’urée (Eucérin). L’ichtyol, les goudrons de cade (Squaphane, Nodé) sont classés comme des kératoréducteurs. Les antifongiques qui entrent généralement dans la composition des antipelliculaires sont le climbazole (Squaphane E, Hégor), la pyrithione de zinc (Kélual DS), la piroctone olamine (Kertyol, Seborheane) et la cipropiroxolamine (Stiprox). Certains shampoings comme Nodé DS + associent plusieurs antifongiques entre eux.
De nombreux produits sont par ailleurs composés d’extraits de plantes aux propriétés antipelliculaires. C’est le cas du thym rouge d’Espagne (Klorane), de la capucine préconisée en cas de pellicules sèches, ou de la myrte contre les pellicules grasses.
Le mode d’emploi des shampooings et autres soins antipelliculaires varient selon le fabricant. Généralement, il est recommandé de faire 3 à 4 shampoings par semaine en phase d’attaque, et de passer de 1 à 2 shampoings par semaine en période d’entretien. Les lotions et crèmes sont appliquées raie par raie sur cheveux mouillés, et laissées au moins 15 minutes avant de rincer à l’eau ou avec un shampoing adapté (René Furterer Melaleuca pour pellicules sèches par exemple). Les shampooings demandent en général un délai d’action de quelques minutes avant d’être rincé.
Si le cuir chevelu et les cheveux sont secs, il est conseillé d’utiliser un soin relipidant (Furterer). Si au contraire le cuir chevelu est gras, une lotion séborégulatrice et un masque adsorbant compléteront le shampooing antipelliculaire.
Des compléments alimentaires peuvent également permettre de redonner de la vitalité aux cheveux. C’est le cas de la levure de bière, de la bardane, de l’ortie, ou encore des vitamines du groupe B ou des oligo-éléments tels que le zinc.
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