L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a recommandé au gouvernement de restreindre l’utilisation de l’octocrylène, une substance présente notamment dans des crèmes solaires, en raison de risques pour l’environnement. Mais la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) affirme que l’impact sur les fonds marins « n’est pas documenté par des méthodes robustes ».
Plusieurs articles indiquant que l’ANSES aurait transmis au gouvernement une demande de restriction de l’utilisation d’un filtre solaire, l’octocrylène, ont alerté la FEBEA. Saisie il y a quelques années par le gouvernement d’alors pour évaluer l’octocrylène dans le cadre de la réglementation européenne REACH, l’agence vient en effet de rendre ses conclusions selon lesquelles l’octocrylène a un effet néfaste sur les milieux aquatiques et « sur l’environnement de manière large ». Et elle n'est pas la seule à aboutir à ces conclusions, tant s'en faut. L'agence a donc recommandé au gouvernement une restriction d’utilisation à mettre en place au niveau européen. Elle précise que des essais complémentaires sont en cours pour statuer sur le caractère de perturbateur endocrinien de l’octocrylène sur l’environnement.
Le ministère de la Transition écologique va prochainement lancer une consultation en France auprès notamment des associations, utilisateurs et industriels. « Si on veut pouvoir porter une vraie restriction qui soit adoptée et qui soit stable, on est obligé de passer par tout ce formalisme », précise-t-il à l’AFP, au risque sinon de voir la décision annulée au niveau européen.
La FEBEA a immédiatement réagi en rappelant « les données attestant la sécurité de ce filtre solaire ». Elle souligne en premier lieu que « l’octocrylène, comme tous les autres filtres solaires, est régulièrement contrôlé et réévalué par les autorités » et qu’il ne pose aucun problème pour la santé. C’est ce qu’a confirmé une réévaluation du Comité scientifique pour la santé des consommateurs (CSSC) en 2021 et ce que ne contestent pas le ministère de la Transition écologique et l’ANSES.
Concernant « l’impact de ce filtre solaire sur l’environnement marin, il n’existe actuellement pas de méthode standardisée pour le mesurer » et il n’est donc « pas documenté par des méthodes robustes, d’où l’absence de consensus scientifique sur le sujet », ajoute la FEBEA. Celle-ci insiste sur la mobilisation du secteur cosmétique « pour engager les recherches nécessaires » et cite la mise en place d’une initiative collective internationale à travers l’International Collaboration on Cosmectics Safety dont le but est d’élaborer un modèle de calcul standardisé de l’exposition de l’environnement marin aux substances utilisées dans les cosmétiques. « Une fois élaborée, cette méthode sera intégrée à un outil ouvert à tous » qui devrait être finalisé fin 2023.
En cette période estivale, la FEBEA conclut sur l'importance des produits de protection solaire face aux dangers du soleil et rappelle que « les cancers de la peau sont les plus fréquents avec 100 000 nouveaux cas en France chaque année ».
Avec l'AFP.
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