« NOUS VOULONS des laits de toilette sains pour notre bébé, sans parabens ni conservateurs chimiques douteux », expliquent Stéphanie et Loïc Lécuyer, jeunes parents d'Antonin. À leur image, nombre de couples craignent les produits trop détergents vendus en grandes surfaces, et préfèrent les gammes haute tolérance conseillées par leur pharmacien.
Mais si la vente de gels et crèmes apaisants en officine a le vent en poupe, rien ne permet pour l'instant de dire que les éléments composant certains produits peuvent être dangereux pour la santé. L'Académie de médecine est claire sur ce sujet pour lequel elle avait constitué un groupe de travail : concernant les risques des cosmétiques pour bébés, l'analyse de leur toxicité à long terme est difficile. L'académie rappelle l'importance du principe de précaution et recommande le renforcement de la cosmétovigilance. Apporter plus de douceur en prévention est cependant une bonne chose.
« Dès la naissance de notre fils, nous avons acheté le liniment oléo-calcaire et la mousse lavante Pédiatryl. Il n'a jamais eu d'irritations », témoignent Stéphanie et Loïc Lécuyer. La gamme lancée en 2006 par les laboratoires Pierre Fabre est sans parfum, sans colorant, sans alcool et sans conservateur paraben. « Nos articles sont formulés avec un minimum d'ingrédients sélectionnés pour leur grande douceur et leur tolérance. Les officinaux l'ont bien accueilli pour élargir leur offre sur le bébé, d'autant qu'elle possède une charte qualité », précise le groupe.
Même son de cloche du côté des laboratoires Gilbert. Florence Belmont, directrice marketing, remarque un envol des ventes du liniment : « Ce produit, à base d'huile d'olive et d'eau de chaux, va dans le sens de ce que cherchent maintenant les parents pour leurs enfants : de la sécurité, une qualité avérée de formulation et un prix correct ».
La carte de la haute tolérance.
Dans les pharmacies, les parents avides de produits haute tolérance pour leurs bambins sont de plus en plus nombreux. « Nous vendons de plus en plus de liniment oléo-calcaire, confirme Dominique Casaurang, pharmacienne au Kremlin-Bicêtre. Il est prescrit par les pédiatres et apprécié par les parents. » Eun-Hee Verdet, 29 ans, qui habite Besançon, en a fait une provision à la naissance de son fils : « Je voulais un soin naturel. Mon pharmacien m'a dit que le liniment suffisait. »
Conseillées dans les maternités, les gammes présentes en pharmacie le sont aussi par les médecins. Sandrine Boitière-Kilani, maman de deux enfants de 8 ans et 5 ans, a choisit ce type de produit : « Ma fille Sarah avait la peau rêche. Mon généraliste m'a orienté vers la pharmacie et j'ai acheté la crème hydratante Bioderma que nous utilisons pour toute la famille. Pour moi, c'est un gage de sécurité. » Ces patients font preuve d'une fidélité sans failles à leur pharmacien.
En préparant l'arrivée du premier enfant, les mamans veulent souvent être guidées. « Elles souhaitent ce qu'il y a de mieux, souligne Jean-Claude Cazes, pharmacien dans le VIe arrondissement. Je vends beaucoup de lait de toilette sans rinçage Klorane et de Mustela dermo-nettoyant. »
Montrer sa compétence à chaque instant.
Pour le séjour à la maternité, le pharmacien peut intervenir afin de guider les mamans dans la composition de la fameuse trousse. « Je suis juste à côté de la clinique de la Muette, explique Raphaël Garcia-Riquelme, pharmacien rue de la Pompe (XVIe). Il importe de montrer une compétence dans le choix des produits car les mamans arrivent avec leur liste fournie par la maternité. Moi, je fais des coupes sombres ! » En les aidant à faire leur sélection, l'officinal joue pleinement son rôle de conseil et s'inscrit dans la durée : « Je leur dis de revenir me voir ensuite pour faire leur stock. C'est en valorisant nos connaissances et en effectuant un suivi que nous fidélisons nos patients », poursuit-il.
Catherine Butterlin, pharmacien adjoint à Castres et jeune maman, va encore plus loin. « Les huiles d'amande douce, d'onagre et d'argan sont excellentes pour soigner les bébés. Nous pourrions avoir ces fioles en grand conditionnement et les mettre en avant à des prix avantageux. » Maman de Charles, 21 mois, elle a lavé son bébé avec du savon d'Alep vendu en officine. « Je pense que le pharmacien doit avoir la volonté d'aller plus loin pour répondre à la demande de certains patients. Par exemple en proposant de l'argile blanche, très efficace contre les érythèmes des bébés, et des eaux florales à la lavande aseptisante. Car une maman contente du produit, c'est une maman qui revient en officine. » Passionnée par ces questions, la jeune femme a créé sa propre formation à destination des officinaux, intitulée la Mère et le nourrisson au naturel.
Autant d'attitudes de parents qui montrent que les professionnels de santé ont intérêt à valoriser les gammes haute tolérance. En effet, que ne feraient pas les mamans pour leurs bio bébés !
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