RAFRAÎCHISSONS les mémoires. William Shakespeare, né en 1564, mort en 1616, c’est une montagne de pièces de théâtre célèbres, comme « Othello », « Hamlet », « Macbeth », « le Roi Lear », « Antoine et Cléopâtre », « Roméo et Juliette », « le Songe d’une nuit d’été »... Soit, a minima, plus d’un million de mots écrits, parmi lesquels des maximes cultes et ce regard tragi-comique sur la société anglaise des XVI et XVIIe siècles. Une fraîcheur qui stimule les metteurs en scène d’aujourd’hui et pousse les acteurs de théâtre à interpréter ses personnages. « Hamlet est joué chaque jour dans le monde », rappellent les émules du dramaturge.
À Londres, sur la rive droite de la Tamise, le Shakespeare’s Globe Theatre semble tout droit sorti de son époque. Reconstruit en 1996 avec les matériaux du XVIIe, en bois et chaume, il est rond et en plein air, comme du temps de Shakespeare. La scène fait face à trois étages de galeries où l’on venait jadis faire la fête. Jusqu’en octobre, le « Globe » présente des spectacles du dramaturge.
De l’autre côté du fleuve, le quartier de Blackfriars égrène les souvenirs de l’homme de lettres : un insolite totem inspiré de la pièce « Comme il vous plaira » représentant sept têtes superposées, pour les sept âges de l’homme (Queen Victoria Street) ; une maison acquise de son vivant, dans Saint-Andrew’s Hill ; Stationer’s Hall, la guilde des papetiers, où l’écrivain venait toucher ses droits d’auteur ; plus loin, le Barbican Theatre, autre haut lieu de la scène shakespearienne.
Charme provincial.
Si les traces de l’auteur sont diluées dans le bouillonnement de la capitale britannique, rien de tel à Stratford-upon-Avon, à deux heures de train de Londres. Au bout d’une campagne ponctuée de maisons en briques accolées, voici donc cette petite ville de province, baignée par l’Avon. Quelque 25 000 habitants, un ancêtre porté au pinacle, une brassée de maisons médiévales et élisabéthaines, l’ambiance boutiquière des cités à fort passage touristique – près d’un million et demi de visiteurs par an –, le décor est planté. Ici, tout est « Shakespeare » : l’hôpital, un hôtel, le bus touristique, les gadgets-souvenirs, un cabinet d’avocats… Sans compter la célébrissime Royal Shakespeare Company (RSC), top scène anglaise où se joue le meilleur du dramaturge, avec une flopée de spectacles jusqu’à la fin de l’année.
On ironise, mais il faut reconnaître à Stratford un charme provincial reposant. L’Avon placide, les splendides demeures à pans de bois, le petit air frais des Midlands, les pubs pur jus, les pâtisseries old ladies…, tout cela est charmant, abstraction faite de ces hordes d’écoliers en visite piaillant dans les rues sans même trop savoir où ils sont et pourquoi ils sont là.
Redevenons sérieux. Sous ses allures austères de bâtiment industriel, la RSC est un haut lieu du théâtre. Circulaire, avec une scène s’avançant vers le parterre, c’est La Mecque shakespearienne. On y découvre, à l’occasion d’une représentation d’« Henri IV », un spectacle parfois joyeux, des acteurs pénétrés et un public connaisseur.
En ville et alentour, six lieux shakespeariens sont à visiter. Le premier est la maison natale de l’écrivain, longue demeure du XVIe siècle meublée comme à l’époque. Des guides-acteurs costumés font le show dans le jardin. Plus loin, le public découvre Nash’s House et Hall’s Croft. Près de la première (où vécut la petite-fille de Shakespeare), l’auteur acquit une somptueuse demeure, alors la plus grande de la ville, signe de sa fortune. La seconde, splendide dans son jus XVIIe, fut celle de sa fille Susanna. Tout près se trouve Holy Trinity Church, où le dramaturge repose avec une partie de sa famille, site de pèlerinage obligé.
Reste à quitter Stratford pour découvrir Anne Hathaway’s Cottage, maison natale de son épouse, et Mary Arden’s Farm, demeure de la mère de Shakespeare. Une incursion campagnarde agréable, entre collines basses et prairies grasses. Les spécialistes apprécieront. Les autres profiteront de l’événement Shakespeare 2014 pour combiner une visite opportune de l’Angleterre des villes et de l’Angleterre des champs.
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