ISSUE de l’Empire colonial britannique, la Fédération de Malaisie, indépendante depuis 1957, a digéré les multiples influences acquises au cours de sa tumultueuse histoire. Au cours des luttes hégémoniques sur la Route des épices, les marchands étrangers y ont plaqué leur mode de vie et leur civilisation. L’Islam se superposa à l’hindouisme tout en laissant les rites animistes se joindre aux invocations à Allah. Les Hollandais et surtout les Portugais, s’ils n’arrivèrent pas à convertir les Malais aux bienfaits du christianisme, ont laissé une riche architecture, dont on peut admirer de beaux vestiges dans certains quartiers de Kuala Lumpur, de Malacca et de Penang. Et, of course, les Britanniques : outre le Pidgin English, sabir véhiculaire local permettant aux différentes communautés de se comprendre, la marque british est omniprésente à travers l’architecture des bâtiments publics, des institutions et des pelouses tirées au cordeau des parcs. Ici, la nouvelle année, se fête quatre fois (nouvel an chrétien, chinois, hindou, malais).
À Kuala Lumpur, ancien campement de mineurs chinois installés au temps de la ruée vers l’étain, dans les années 1860, aujourd’hui capitale ultramoderne, le mystère des édifices de style arabe s’allie au charme victorien des bâtiments et des demeures coloniales britanniques et à la puissance des gratte-ciel des quartiers d’affaires dominés par les emblématiques tours jumelles Petronas. Les deux tours de 88 étages tutoient les cieux avec leurs 452 mètres de verre et d’acier. Ici, on côtoie, toutes les facettes de l’Orient. La célèbre gare de Kuala, avec ses arches et ses minarets du plus pur style islamique, la mosquée de Shah Alam, les temples bouddhistes, les pagodes de Chinatown et ses marchés colorés. Les larges avenues des quartiers d’affaires, grouillants de monde, où les différentes communautés se côtoient en affichant leur identité. Malaises musulmanes voilées, Chinoises en minijupe, Hindous enturbannés et barbus, costumes européens et saris de couleurs vives.
Contrastant quelque peu avec la capitale, symbole de la Malaisie du XXIe siècle, Penang, la « perle de l’Orient », offre l’une des plus belles concentrations d’édifices coloniaux d’Asie, mélange d’architectures anglaise et portugaise, mauresque, indienne et chinoise, qui lui a valu son inscription au Patrimoine de l’Unesco. Outre les splendides « maisons de clan » richement décorées, érigées par les immigrants chinois, ou la célèbre Maison bleue, heureux mélange de styles occidental et oriental (lieu de tournage de scènes du film « Indochine »), l’hôtel mythique Eastern & Oriental étale ses façades blanches face à la mer.
Elle aussi inscrite au Patrimoine de l’Unesco, Malacca, la Venise de l’Orient, avec son port ancré au cœur du détroit, affiche son passé portugais, hollandais et anglais, avec son hôtel de ville de style batave, tout comme la Christ Church en briques rouges ou le fort hollandais de pierre de lave, avec ses canons pointés vers le large. Petite ville charmante, Malacca est aussi le berceau de la culture baba-nyonya. Descendants de Chinois mariés à des Malaises dans les années 1930, les Babas-Nyonya, qui parlent un dialecte malais-chinois, ont développé une savoureuse cuisine intégrant les meilleurs plats de leurs origines respectives.
Eden tropical.
Entre mer et jungle, l’archipel de Langkawi, qui compte 104 îles féeriques, a des allures de pur Eden tropical. L’histoire géologique de l’archipel, d’environ 500 millions d’années, qui lui a valu le classement de Géoparc (patrimoine géologique) par l’Unesco en 2007, a de quoi exciter l’imagination, avec des formations rocheuses percées de nombreuses grottes ornées de stalactites et de stalagmites étonnantes.
L’île entière doit son nom à la contraction de deux mots de l’ancien malais, lang (aigle) et kawi (brun-roux). Ces volatiles bruns clairs à tête blanche virevoltent au-dessus du port et se perchent volontiers sur la monumentale et baroque statue de pierre peinte représentant, toutes ailes déployées, le rapace fétiche de l’archipel. Ogres et oiseaux gigantesques, guerriers et princesses de contes de fées, batailles et romances hantent toujours les lieux étranges du très riche imaginaire malais.
L’exploration en petit bateau à fond plat des labyrinthiques mangroves donne un aperçu saisissant de cette ambiance étrange et unique. Au fil de l’eau, on s’enfonce dans un entrelacement de canaux et de chenaux. Tunnels de verdure où ne passe pas le moindre rayon de soleil, bruits de cascades tombant au loin, brusquement interrompu par le concert des criquets ou des crapauds buffles ou les cris stridents des singes hurleurs. Halte de profondes grottes de calcaire, refuges de colonies de chauves-souris braillardes. Sur les bandes de terre immergées de la mangrove se faufilent de furtifs varans, aux allures de dragons miniatures. Des nuées d’aigles roux à tête blanche planent au-dessus des eaux, piquant soudain pour capturer un poisson imprudent.
Non loin de l’hôtel Dann, l’élégant et tout nouveau 5 * situé face à la mer, le funiculaire de Langkawi monte jusqu’au sommet du mont Machincang. À 919 mètres au cœur de la jungle, la vue sur l’archipel est imprenable.
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