Des pharmacies d'urgence pour les refuges d'altitude

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Publié le 30/07/2019
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Crédit photo : DR

Grâce à l'association Pharefuge, des pharmacies d'urgence sont accessibles aux randonneurs dans plus d'une centaine de refuges d'altitude dans les Alpes et les Pyrénées. Composée de professionnels de santé, Pharefuge permet aussi aux gardiens de recevoir une formation spécifique.

À cause de la canicule, de nombreux touristes privilégient la montagne à la mer, cette année. Grisé par l'air vivifiant des sommets, certains touristes peuvent se montrer imprudents et n'ont pas souvent, dans leur sac à dos, le matériel médical de base en cas de blessure. Médecin-urgentiste en Savoie, Stéphane Baré et les quinze membres de l'association Pharefuge se sont donné une mission : apporter aux gardiens des refuges d'altitude des pharmacies d'urgence.

Auprès d'un pharmacien d'officine qu'il connaît bien, Stéphane Baré se procure des pansements, de l'adrénaline, des anti-inflammatoires… L’essentiel pour parer aux foulures, égratignures et autres courbatures, souvent rencontrées par les marcheurs inexpérimentés. « On vérifie les dates de péremption et on s'assure que rien ne manque. Une formation, dispensée par des médecins, est proposée aux gardiens en parallèle pour qu'ils maitrisent les premiers secours», précise Stéphane Baré. Depuis son lancement en 2005, Pharefuge a équipé pas moins de 120 refuges dans tous les départements alpins mais aussi dans les Pyrénées.

Coliques néphrétiques, crises d'asthme, problèmes gastriques… des pathologies bénignes qui peuvent nécessiter l'intervention des secours, voire même d'un hélicoptère, lorsqu'elles surviennent en montagne... Les pharmacies d'urgence composées par Pharefuge évitent donc aux secouristes de périlleuses et coûteuses expéditions nocturnes. Pour les refuges situés en très haute altitude, des médicaments contre le mal aigu des montagnes (MAM) sont également bienvenus. « La présence de Viagra (sildénafil) étonne souvent mais on rappelle bien qu'il est utilisé pour prévenir certains problèmes liés à l'altitude, on ne le met pas pour d'autres raisons ! », préciseStéphane Baré. Il a moins envie de sourire, en revanche, lorsqu'il constate que certains voyageurs n'ont même pas le réflexe de prendre avec eux l'essentiel, y compris « des médicaments en vente libre, comme des Doliprane » lors de leurs expéditions.

Chaque année, les membres de Pharefuge rendent visite aux refuges qui ont fait appel à eux, ils récupérent les produits périmés et renouvellent la pharmacie, qui tient dans une caisse à outils. Pharefuge a également apporté des défibrilateurs à certains de ces réfuges. C'est grâce à l'un d'eux et à l'intervention du gardien qu'un sexagénaire, arrivé au refuge de la Dent Parrachée un jour de juillet 2015, a pu avoir la vie sauve.


Source : lequotidiendupharmacien.fr