SOUS LES TEMPLES de la péninsule existe l’autre monde maya, celui des cénotes, gouffres remplis d’eau pure résultant de l’effondrement de terrains calcaires rongés par les pluies au fil des siècles. Ces milliers de puits naturels étaient des lieux sacrés pour les Mayas, qui y voyaient la « bouche des dieux », ouverte sur les mystères du « monde d’après ». On y sacrifiait volontiers les vies humaines en offrande aux divinités, en particulier à Tchak, le dieu de la pluie. Aujourd’hui, ces lieux sacrés servent de piscines naturelles, pour la plus grande joie des touristes.
Non loin de la Réserve de la biosphère de Sian Ka’an (classée au Patrimoine de l’Unesco) et du site archéologique de Muyil, on pénètre dans les profondeurs de la forêt tropicale pour découvrir les chicleros, qui saignent à coups de machette le sapotillier, l’arbre à chewing-gum. Le latex blanc (chicle) était utilisé par les anciens Mayas, qui mâchonnaient cette substance 100 % naturelle en guise de dentifrice et de trompe-faim.
La grande côte maya s’étend de la pointe nord de la péninsule du Yucatan jusqu’au Belize. Succession de plages désertes, de baies et de lagunes balayées par le vent, rivages de sable blanc hérissés de palmiers bordant la jungle obscure et profonde du Quintana Roo, d’où émergent ça et là les silhouettes grises de pyramides et de temples toujours tournés vers l’est.
Une erreur d’interprétation du calendrier maya, annonçant la fin du monde pour décembre 2012, a focalisé l’attention, si besoin était, sur les fabuleux sites archéologiques du Yucatan, drainant des cohortes d’allumés mystiques New Age. À Chichen Itza tout particulièrement, le plus beau et le plus connu, classé au Patrimoine de l’Unesco en 1988 et élu en 2007 comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde. Les travaux de restauration, commencés en 2011, ont transformé de manière spectaculaire cette ancienne ville maya, qui fut au Xe siècle le principal centre religieux du Yucatan. Édifices publics, temples et pyramides sont dans un état de conservation étonnant, tout particulièrement le spectaculaire Kukulcan (du nom du serpent à plumes, le dieu maya rebaptisé El Castillo par les Espagnols), la grande pyramide en terrasse d’une hauteur de 24 m.
Le grand terrain de jeu de balle de style maya-toltèque, deux grands murs de pierre décorés de fresques en bas-reliefs où sont fixés des anneaux de pierre sculptés, rappelle que les Mayas avaient le sens du spectacle. Davantage cérémonie religieuse que sport, le jeu de balle voyait s’affronter deux équipes de guerriers, le but étant d’envoyer une très lourde balle de latex dans l’anneau du camp adverse sans qu’elle ne touche le sol et sans jamais la toucher ni avec les pieds ni avec les mains, en se servant uniquement des coudes, des épaules et des hanches. Comprenne qui pourra, à l’issue du match, qui pouvait s’étendre sur plus d’un jour, la tête du capitaine de l’équipe gagnante était promptement tranchée par le capitaine de l’équipe perdante !
À Coba, l’une des plus grandes cités mayas de la Période Classique, on peut admirer la plus haute pyramide du Yucatan. L’escalade de ses 40 m de haut n’est pas des plus faciles, mais l’impressionnante vue panoramique vaut tous les vertiges. À un jet de pierre de Coba, Tulum est le seul site archéologique du bord de mer. L’ancienne forteresse, juchée sur une falaise, est sans conteste le monument le plus photogénique de la côte maya. Uxmal, l’un des sites les plus grandioses, classé au Patrimoine de l’Unesco, est à ne pas manquer. Remarquablement restaurées, ses constructions, comme le Cuadrangulo de la Monjas, accueillent de superbes spectacles son et lumière.
Villes baroques.
On retrouve l’héritage de la conquête espagnole dans les villes comme Valladolil, au riche passé colonial avec son lacis de ruelles aux façades baroques, le majestueux couvent franciscain de San Bernardino et la belle et sobre église de San Gervasio. Merida, la capitale de l’État du Yucatan, reflète tout l’héritage culturel maya et espagnol. Construite entre 1542 et 1549, la Casa de Montejo, somptueusement ornée, abrite le musée d’Anthropologie et d’Histoire et ses impressionnantes collections d’art maya. Non loin du Palais du gouvernement, de style néoclassique, la grande cathédrale, la plus ancienne du continent américain (1556-1559), abrite de superbes retables de style baroque. En face du Palais municipal, la grande place est le centre de la vie nocturne, avec ses promenades en calèche, ses cafés à l’air libre et ses restaurants bruissants de sérénades et de concerts de rue. Autre héritage colonial, les haciendas, qui, depuis le XVIe siècle, fonctionnaient en autarcie. Certaines se sont transformées en hôtels de luxe. La beauté des édifices et leur emplacement en pleine campagne en font des havres merveilleux, comme les haciendas Ochill et Temozon, proches de Merida.
Face à l’île de Cozumel, Playa del Carmen étale ses kilomètres de plage de sable blanc. Jadis un peu rustique, la Riviera Maya s’est dotée depuis plusieurs années d’une infrastructure hôtelière haut de gamme. Ainsi l’étonnant et gigantesque hôtel Royal Hideaway, avec ses chambres luxueuses meublées avec un goût très sûr, ses délicieux restaurants gastronomiques et son service remarquable. Avec un beau terrain de golf 18 trous à proximité. Tout proche, Xcaret, le parc éco-archéologique, comblera les amateurs d’amusements aquatique et de spectacles ludiques. Promenade à cheval sur la plage ou nage avec les dauphins. Aquarium tropical, musée, jardin botanique, restaurants et, toutes les nuits, spectacle son et lumière maya, dont le spectaculaire et coloré jeu de balle, qui évite toutefois, pour les âmes sensibles, le final décapitatoire.
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