Victor Paté a repris, en juillet 2018, l'officine maternelle. Sa mère la tenait elle-même de ses propres parents, titulaires depuis 1946. Normal à Noyon (Oise), vieille ville historique où l'on respecte la tradition. Saint Médard (celui de la pluie) y fut évêque en 531, Saint Eloi (celui du bon roi Dagobert et de sa culotte à l'envers) évêque en 588, Charlemagne couronné roi des Francs en 768, et Hugues Capet, également roi des Francs, en 987. C'est aussi la ville de naissance, en 1509, du réformateur Jean Calvin. Alors, quand la pharmacie se trouve entre la mairie et la cathédrale, l'histoire s'impose. Mais le nouveau et jeune titulaire ne s'en est pas tenu là. Il a innové, en accolant à l'officine un magasin de matériel médical et d'orthopédie, que tient son frère Grégoire, orthopédiste-orthésiste.
« On a fait des travaux l'an passé en reprenant l'officine, et il s'est trouvé qu'un médecin possédait un immeuble mitoyen, dans la rue qui fait l'angle, et dont le rez-de-chaussée était une cellule commerciale inoccupée qu'on pouvait relier à la pharmacie. On proposait déjà du matériel d'orthopédie dans un espace confidentiel de la pharmacie, mais on souhaitait plus grand pour pouvoir présenter du matériel », indique le confrère. Il a également ouvert un nouveau magasin, Noyon Santé, actuellement juridiquement dépendant de la pharmacie, dans le centre-ville où les commerces tendent à disparaître.
« Je voulais aussi travailler avec mon frère Grégoire, et profiter de son métier. » Il est orthopédiste-orthésiste depuis dix ans, et vise un « marché de centre-ville où se trouve une population vieillissante. L'hospitalisation à domicile (HAD) est souvent un meilleur choix qu'un placement en établissement qui provoque une dégringolade des patients ». Mais la HAD doit être rendue possible, notamment par des équipements.
Grégoire Paté se partage donc entre l'ancien espace confidentiel de l'officine, toujours en service pour le petit matériel (orthopédie, colliers cervicaux, attelles, ceintures), et le nouveau magasin. « On trouve là toute l'aide à la mobilité, fauteuils, fauteuil coquille, déambulateur, et tout ce qui se rapporte au confort. » Ce qui concerne, par exemple, la salle de bains, ses accessoires, etc. est aussi présenté, complété, bien sûr, par les catalogues. « Ce sont surtout les particuliers qui viennent, mais ce magasin n'est ouvert que depuis octobre 2019. Nous avons encore à faire de la communication en direction des infirmières, des aides-soignants, et de toutes les professions de santé. »
Médecins et infirmières à l'inauguration
Victor Paté a lui-même refait un stage sur l'orthèse thermoformable. « Nous travaillons beaucoup sur catalogue, étant livrés sous 24 heures, et nous livrons nous-mêmes aux patients. »
« Nous sommes en centre-ville de Noyon, notre pharmacie et le magasin sont facilement accessibles, ce qui nous permet de viser la clientèle des personnes âgées et de capter au comptoir celle du maintien à domicile (MAD). D'autres confrères pharmaciens nous appellent parfois pour l'orthopédie, mais ils peuvent aussi répondre rapidement avec leurs prestataires. Il n'y a pas de concurrence. »
« On a invité les infirmières et les médecins à l'inauguration de la pharmacie, poursuit le confrère, mais il faut du temps pour se faire connaître. » Victor Paté loue le local, et a investi près de 50 000 euros pour les travaux et le stock qu'il a dû acheter. « On s'est dit que, ayant le local, on n'avait pas réellement d'objectif financier de rentabilité. Mais il faut que ça marche ! Le magasin d'orthopédie est pour l'instant inclus dans la pharmacie, et Grégoire en est donc salarié. Nous n'avons pas fait de projection de chiffre d'affaires. Pour l'instant, on veut travailler sereinement. Nous avons changé beaucoup de choses à la pharmacie, tout en gardant son histoire. Notre objectif est à un an. »
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