Pierre-Olivier et Maxime, des bancs de la faculté aux pistes du désert marocain

Quitter les bancs de la faculté pour la banquette d’une Renault 4L de plus d’un demi-siècle, ce n’est probablement pas un destin qu’imaginaient Pierre-Olivier Franceschini et Maxime Nguyen. Respectivement originaires de Marseille et d’Avignon, les deux compères se sont rencontrés lors de leur première année d’études à la faculté de Marseille et sont, depuis, inséparables.

Baignant dans le domaine de la santé depuis leur enfance (Pierre-Olivier est issu d’une famille de médecins tandis que Maxime a un père dentiste et une mère infirmière), les deux étudiants s’orientent vers des carrières radicalement différentes. « J’ai beaucoup aimé la grande diversité des métiers étudiés en cours, mais je compte rejoindre l’industrie », affirme Maxime. Pierre-Olivier, lui, se voit demain derrière le comptoir : « J’apprécie le contact avec le patient et l’aspect entrepreneurial. Mon stage en officine durant ma seconde année m’a plu, et je continue d’y travailler en parallèle avec mes études », explique-t-il. Un intérêt acquis pour la profession en partie grâce aux soirées organisées par la faculté où les étudiants rencontrent les pharmaciens des différentes filières. « Cela nous a ouvert l’esprit sur plein de choses que nous ne pensions pas apprécier ! », confie Pierre-Olivier.

Conduire pour les autres

S’ils passent la majeure partie de leur quotidien derrière un bureau, les deux futurs pharmaciens ont en commun un goût certain pour l’aventure. Au point d’en vivre une dans le désert marocain, arpentant les dunes au volant d’une vieille Renault 4L. « Quand j’étais petit, je voulais être pilote automobile, j’adorais les émissions comme Automoto ! Lorsque j’ai appris que des amis avaient participé au 4L Trophy, je me suis dit “pourquoi pas moi ? ” », raconte Pierre-Olivier. Un projet dans lequel Maxime - pourtant profane en automobile - sera entraîné à son tour, attiré par l’aspect humanitaire.

C’est en effet le thème du 4L Trophy, une course de rallye réservée aux jeunes de moins de 28 ans qui se déroule au Maroc, du 14 au 25 février. Au départ de la course à Biarritz, les deux étudiants ont apporté 20 kg de nourriture pour la Croix-Rouge locale. Les participants (plusieurs milliers) traverseront le Maroc en transportant du matériel médical, scolaire ou sportif. « De notre côté, comme nous travaillons en pharmacie, nous apportons du matériel de premier secours un peu universel : des pansements, des compresses, des antiseptiques. Nous avons aussi reçu des fournitures scolaires de nos anciens lycées », explique Pierre-Olivier. Des fournitures qui seront distribuées dans les villages et les écoles sur le trajet, qui s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres dans le Sud marocain, passant notamment par le désert, avec une arrivée à Marrakech.

Une préparation importante

Nos deux pharmaciens n’étaient pas encore prêts à quelques jours du grand départ  : ils avaient alors « encore beaucoup de modifications à apporter à la voiture pour qu’elle soit adaptée au désert, où il fait 40 degrés le jour et 10 degrés la nuit. Les 4L sont des voitures qui ne sont plus toutes jeunes et peu fiables. D’autant qu’il a fallu l’aménager pour que notre équipement tienne : tentes, affaires, pièces de rechange. Nous avons installé des plaques sous la voiture pour la protéger des collisions avec des rochers, un radiateur plus gros et puissant pour refroidir l’habitacle, des galeries de toiture pour charger notre équipement, on apprend la mécanique sur le tas ! », se réjouit Maxime.

Des modifications parfois compliquées et onéreuses. Le budget total de l’expédition (financée aux trois quarts) monte à 12 000 euros. Les deux étudiants ont ainsi monté leur propre association, « Les Damous du Désert », pour financer leur participation en toute transparence. « Nous avons eu quelques sponsors, dont le groupement Omnes Pharma, et c’est vraiment bien d’être soutenu par le secteur pharmaceutique. Nous allons être parmi 3 000 autres étudiants, si nous pouvons représenter notre filière qui n’est pas toujours très connue, ce serait super ! », imagine Pierre-Olivier, qui rappelle : « Si vous nous aidez, vous aidez aussi d’autres personnes ! ».