Une fois par semaine, Charles-Édouard Salmon délaisse l'officine de Thury-Harcourt. Il prend la route pour Brest, Paris, Dunkerque, Biarritz, Strasbourg… et arbitre des matchs de Ligue Magnus, le championnat de France de hockey sur glace de première division. Avant d'enfiler la chemise rayée noire et blanche caractéristique des arbitres de hockey, Charles-Édouard Salmon a bien sûr commencé comme joueur. Attaquant, il n'est pas passé loin d'épouser une carrière professionnelle avec les Drakkars de Caen, le club où il a frappé le palet pour la première fois. « J'ai commencé le hockey à 3 ans, je suis pratiquement né sur une patinoire. On m'a en effet proposé à deux reprises de passer professionnel, notamment en 2010. Il faut savoir qu'à l'époque les joueurs n'étaient payés que 9 mois de l'année avec des salaires assez bas, sauf pour les meilleurs. Il a aussi fallu faire un choix entre devenir professionnel et passer le concours de pharmacie, les deux n'étaient pas compatibles. » Comme tous les jeunes hockeyeurs, il suit un jour une formation obligatoire sur l'arbitrage et décide de passer de l'autre côté de la barrière. Plutôt que la crosse, Charles-Édouard Salmon choisit le comptoir et le sifflet, d'abord en deuxième division, avant d'être promu rapidement dans l’élite du hockey français.
Aujourd'hui, le pharmacien normand ne regrette pas son choix. « Grâce à l'arbitrage, je ressens toujours l'adrénaline de la compétition, j'ai arbitré une demi-finale de Ligue Magnus, la finale du championnat de deuxième division… Je n'aurais peut-être pas connu des événements aussi importants en tant que joueur », admet-il. S'il s'épanouit dans ce rôle d'arbitre, la tâche est pourtant loin d'être aisée. « Tout le monde n'est pas taillé pour être arbitre, il ne s'agit pas juste de siffler les fautes, c'est une attitude à avoir. Arbitrer, cela peut aussi être compliqué moralement, on se fait parfois insulter par le public, par les joueurs… Une fois j'ai dû appeler la police pour pouvoir sortir d'une patinoire en sécurité parce que des spectateurs m'attendaient à la sortie. » Fort heureusement, la violence envers les arbitres de hockey reste moins fréquente que dans d'autres sport comme le football.
Le hockey et la pharmacie : deux univers en pleine évolution
Jusqu'à l'an dernier, Charles-Édouard Salmon arbitrait entre 3 et 4 fois par semaine. S'il s'apprête à passer arbitre principal, il souhaite ralentir la cadence. Depuis cette année, sa priorité est désormais ailleurs, à la pharmacie de Thury-Harcourt, dont il est devenu le cotitulaire. « J'ai fait mon stage de 6e année dans cette pharmacie, puis, deux ans plus tard, il y a eu une possibilité de reprendre l'officine car le titulaire partait à la retraite. Avoir des responsabilités aussi jeune, cela m'a un peu fait peur au début mais mon expérience d'arbitre m'a beaucoup servi. » Charles-Édouard Salmon est un témoin privilégié de l'évolution de son métier et de celle de son sport de prédilection. « Le hockey sur glace voit son statut changer depuis quelques années en France, cela n'a rien à voir avec ce que j'ai connu il y a dix ans. Avec toutes les nouvelles missions qui nous ont été confiées, une nouvelle page de l'histoire de la pharmacie s'ouvre également, elle aussi promet d'être très intéressante. »
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